Drame

L’étranger

« La gâchette a cédé, j’ai touché le ventre poli de la crosse et c’est là, dans le bruit à la fois sec et assourdissant, que tout a commencé. J’ai secoué la sueur et le soleil. J’ai compris que j’avais détruit l’équilibre du jour, le silence exceptionnel d’une plage où j’avais été heureux. Alors j’ai tiré encore quatre fois sur un corps inerte où les balles s’enfonçaient sans qu’il y parût. Et c’était comme quatre coups brefs que je frappais sur la porte du malheur. »

Albert Camus, L’étranger, Folio, p. 93.

Motivations initiales

Un ami très cher m’a vendu ce livre comme une pépite… mais j’avais un a priori : en effet, j’avais déjà tenté de le lire lorsque j’avais seize ans et je n’avais pas du tout accroché !

Synopsis

Alger, à une date inconnue, mais alors que l’Algérie est rattachée à la France. Meursault, le narrateur, apprend la mort de sa mère, qui ne semble pas le toucher très profondément. Il assiste à l’enterrement, mais sans essayer de simuler le chagrin qu’il ne ressent pas. Le lendemain, il va à la piscine, où il rencontre Marie, qu’il invite au restaurant. Ils deviennent amants le même soir. Elle finit par lui demander de l’épouser, ce qui ne semble pas avoir de sens pour lui. Il ne ressent pas plus de sentiments pour Marie que pour sa mère.

Son voisin, Raymond, proxénète notoire, brutalise sa petite amie, et fait de Meursault son « témoin de moralité ». Un week-end, sur la plage, Raymond et Meursault croisent deux arabes. L’un des deux, le frère de la maîtresse de Raymond, blesse celui-ci avec un couteau, à titre de vengeance. Quelque temps plus tard, Meursault, sur la même plage, croise à nouveau l’autre, qui sort un couteau. Meursault dégaine le pistolet de Raymond, tue l’arabe d’une balle, puis tire quatre autres balles.

Arrêté, Meursault subit son procès comme s’il n’était pas réellement concerné, avec ennui. Son détachement à l’occasion de la mort de sa mère semble prendre une grande place dans le procès. Il est finalement condamné à mort. L’aumônier lui rend visite avant son exécution, déclenchant la colère de Meursault, qui, finalement, semble trouver la paix.

Avis

> L’avis de C

La première phrase du livre « Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas », l’une des plus célèbres de la littérature française – voire LA plus célèbre – interpelle et surprend le lecteur. Qui est donc ce Meursault, sur lequel Camus ne nous livre presque aucun détail  ? La lecture commence de façon surprenante, déroutante même…

Et, dès les premières pages, la justesse de la plume ne peut que séduire ! L’exercice est extrêment réussi – en même temps, c’est Camus me direz-vous ! -.

Mais…  car il y a un « mais », un immense « mais » même ! C’est d’un plat, comme l’attitude de Meursault. Il y a trop de descriptions pour ma part, j’ai très vite ressenti une grande lassitude ! L’histoire n’est ni bonne et ni mauvaise, elle parait surtout désincarnée.

En revanche, la réflexion de fond sur la peine de mort, qui contraint à se poser des questions, permet de comprendre pourquoi c’est pratiquement un incontournable dans les collèges… même si cela revient, au final, à écœurer des générations de lecteurs potentiels !

Bref trop de spleen, de nonchalance. Moi, cela me laisse sur le bord du chemin !

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2 réflexions au sujet de “L’étranger”

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