Des chiffres et des mots

Marc Voltenauer

Marc Voltenauer a accepté de nous faire le plaisir et l’immense honneur de répondre à quelques questions, ce qui nous permet de l’intégrer à la rubrique « Des chiffres et des mots ». Merci à lui de s’être plié à l’exercice, merci également de nous avoir livré, avec Le dragon du Muveran, un peu du village de Gryon, en attendant de découvrir (très bientôt) son deuxième opus, Qui a tué Heidi, et le troisième, actuellement en cours d’écriture…



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© Louise Anne Bouchard
Des chiffres

• Naissance : 21 juin 1973 à Genève
• Licence en théologie : juin 1998
• Mes débuts dans le polar : Noël 2012
• Parution du Dragon du Muveran : 26 octobre 2015
• Parution de Qui a tué Heidi et du Dragon du Muveran chez Pocket : 25 août 2017

Des mots

1) Quelle relation entretenez-vous avec vos personnages ? Sont-ils vos clones livresques ?

Andreas et Mikaël sont des personnages à part entière. Toute ressemblance… (rire). Au fil des pages, nous avons établi une relation proche et on a appris à mieux se connaître. Nous avons d’ailleurs décidé d’un commun accord que l’aventure allait se poursuivre… (rire). Il y a bien sûr des ressemblances. Je dirais même qu’il y a un peu de moi dans chaque personnage. Grâce à Andreas Auer, je suis en quelque sorte devenu flic (rire) avec le gros avantage que je peux moi-même décider des enquêtes à mener…

2) Plusieurs auteurs ont exprimé l’idée qu’ils écrivent les livres qu’ils ont envie de lire. On peut donc imaginer que Le Dragon du Muveran correspond au style de policier/thriller que vous aimez. Du coup, quels sont, pour vous, les « incontournables » en la matière ?

D’origine suédoise, mes préférences vont vers les auteurs nordiques, notamment Henning Mankell, Jo Nesbo, Mari Jungstedt et Camilla Läckberg.

3) Vous avez un parcours riche, depuis vos études de théologie, avec des passages par les ressources humaines et la direction d’entreprise, dans des secteurs variés comme la banque et la pharmacie. Quel est votre « fil directeur », ce qui vous a guidé dans ce parcours ?

Je pense que l’humain est au centre de ce parcours. Mon envie de devenir pasteur à la base était lié entre autres au fait d’accompagner les gens dans différentes situations de vie. A la banque, c’était les ressources humaines et actuellement j’ai une fonction de management avec une responsabilité de conduite et de soutien des personnes dans leur travail.

Puis dans les polars, ce qui m’intéresse au-delà de l’intrigue, c’est la profondeur psychologique des personnages. Un des éléments clés est l’empathie, la capacité de se mettre intuitivement à la place des autres, de tenter de ressentir leurs émotions… Lorsque je crée mes personnages, j’essaie tantôt de me mettre à leur place, tantôt de prendre de la hauteur pour les observer de l’extérieur. C’est dans cette succession de points de vue que mes personnages prennent corps et vie.

4) Les scènes que vous avez trouvé les plus difficiles à écrire, ce sont plutôt celles des meurtres, parce qu’elles sont violentes, ou plutôt les scènes de transition, parce qu’elles sont plus neutres, justement ?

Les scènes de transition plus neutres sont moins évidentes à écrire à mon sens. J’aime beaucoup écrire les scènes où les émotions sont à leur comble, lorsque s’exprime la passion humaine, lorsque l’enjeu de la vie et de la mort sont au cœur. Et les scènes de meurtre sont au paroxysme, non pas pour l’aspect descriptif de la scène, mais pour leur intensité émotionnelle. Ce qui est intéressant, plus que la violence physique de ces passages, c’est leur puissance psychologique. C’est dans ce genre de scènes, que le lecteur – et l’auteur – touchent au plus près les questions existentielles qui l’habitent. Elles fonctionnent comme un miroir de notre propre relation à la vie et la mort.

5) Le Dragon du Muveran est votre premier livre publié. Mais vous aviez écrit d’autres choses avant ? Ou cela s’est imposé comme une évidence ?

Je n’avais jamais rien écrit avant… L’écriture s’est imposée à moi à la suite du voyage autour du monde que j’ai fait avec mon compagnon en 2011-2012. C’est Gryon, petit village paisible des Alpes suisses qui m’a inspiré et donné l’envie d’écrire. Gryon – tout comme Fjällbacka pour Camilla Läckberg – était le parfait décor d’un polar : l’atmosphère singulière d’un petit village pittoresque, le savoir-vivre montagnard, l’ambiance chaleureuse des chalets, les différents lieux publics, la vie villageoise, le découpage impressionnant des massifs alentour, les hivers rudes.

6) Comment s’est déroulé, pour vous, le processus créatif ? L’idée initiale, pour ce Dragon du Muveran, est venue comment ? Elle a mûri longtemps ou vous vous êtes lancé tout de suite ? Vous avez attendu d’avoir la trame complète avant de commencer ?

Juste avant Noël, en 2012, je me suis réveillé au milieu de la nuit et j’ai commencé à mettre sur papier les grandes lignes de l’intrigue du Dragon du Muveran.

Après quelques nuits, j’ai commencé à écrire. Jamais je n’avais décrit des personnages, des lieux, des ambiances et encore moins eu l’occasion de m’entrainer à l’exercice redoutable de rédiger des dialogues.

L’écriture est devenue un savoureux mélange entre envie et besoin. Une sorte de drogue douce à laquelle j’avais succombé sans même m’en rendre compte. Une année et demie après cette nuit de Noël de 2012, j’ai écrit la dernière ligne de mon roman avec en prime un sentiment vagabond qui vacillait entre la satisfaction d’être arrivé au bout et un début de mélancolie.

Très vite, j’ai eu l’idée du deuxième. Cela m’a pris quelques semaines pour élaborer dans les grandes lignes le scénario, puis je me suis remis à écrire.

Avec l’expérience, pour le 3e qui est en route, je prends plus de temps pour la phase de construction de l’intrigue et surtout pour créer les personnages. Car même si l’intrigue est essentielle, ce sont au final les personnages qui vont porter l’histoire.

7) Certains auteurs semblent avoir besoin de visiter les lieux où ils situent leurs intrigues, d’autres travaillent avec beaucoup de documentation. Et vous ?

Je me documente beaucoup dans différents domaines, mais pour les lieux, c’est essentiel pour moi de les connaître et de les aimer. C’est de cette manière que j’arrive à leur donner vie dans mes livres. Et c’est d’ailleurs le lieu qui a été le déclencheur. J’ai eu un coup de cœur pour Gryon et la région des Alpes vaudoise. En 2011-2012, après avoir pris quelques mois sabbatiques pour voyager dans le monde, mon compagnon et moi-même sommes rentrés à Gryon et c’est à ce moment que j’ai eu le « flash ». Ici se trouvaient tous les ingrédients pour créer et mettre en place les personnages et intrigues de mon roman : un village, un peu comme un huis clos, l’atmosphère de la campagne, la montagne qui recèle beaucoup d’endroits pour se cacher, dissimuler. Gryon était décidément parfait, j’avais le cadre idéal.

8) Si vous deviez écrire autre chose que des policiers / thrillers, vous iriez plutôt vers quels autres genres ?

À ce jour, ce n’est pas une option… (rire)

9) Aujourd’hui, vous vous considérez comme écrivain ? Comme auteur ? Comme polyvalent ? Ou comme chanceux ?

Un auteur de polar qui a eu la chance d’avoir trouvé ses lecteurs. (rire)

Des livres

Le dragon du Muveran
Qui a tué Heidi ?

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