Chronique de Jusqu’au dernier, de Jérôme Félix & Paul Gastine.
« – Si notre ami ou son compagnon repartent d’ici, ils raconteront partout que vous étiez tous prêts à sacrifier un marmot pour éviter d’avoir à vous battre, messieurs ! Une histoire pareille ferait de vous les pires lâches de tout l’Ouest et là… ce n’est pas votre gouverneur qui vous refusera le train, mais mes patrons ! »
Jérôme Félix & Paul Gastine, Jusqu’au dernier, Bamboo Édition (Grand Angle), 2019, p. 59.
Motivations initiales
J’ai repéré cette BD un peu par hasard dans une librairie à Nantes… Les vendeurs disaient que c’était un de leur dernier coup de cœur, alors je l’ai embarquée ! :-))
Synopsis
Le temps des cow-boys est révolu, désormais ce sont les trains qui mèneront les vaches jusqu’aux abattoirs de Chicago.
Russell l’a bien compris, il doit raccrocher s’il veut s’en sortir… Un peu sur un coup de tête, il amasse des vivres, rassemble son argent et décide de partir acheter un lopin de terre dans le Montana. Lui, tout ce qu’il veut, c’est assurer un avenir décent à Bennett – qu’il considère comme son fils -, un jeune orphelin simplet d’une vingtaine d’années.
Au cours d’une halte dans la petite bourgade de Sundance, les choses se gâtent : Bennett est retrouvé mort au pied d’un vieil arbre avec comme seul indice une bouteille de whisky de mauvaise qualité.
Russell est furieux, il ne croit pas à la possibilité d’un accident. Il demande au maire de la ville de lui livrer le coupable, sinon il jouera de son Colt et tout les habitants de la ville trouveront la mort.
Accident ou meurtre ? Meurtre ou accident ? En tout cas, l’heure tourne et il faut trouver un coupable car le cow-boy a encerclé la ville à l’aide d’une bande d’Outlaws.
Avis
> L’avis de C
Visuellement, cet album est une vraie réussite ! Les dessins embarquent le lecteur dans un grand voyage vers l’Ouest, alors que l’arrivée du chemin de fer dans les villes marque une véritable transition… que certains tentent de régler à coup de Colt. C’est finement fait ! Au niveau des illustrations, ce que j’ai particulièrement aimé, c’est l’abondance des éléments naturels, forêts, rochers, rivières, grandes plaines… tout y est pour faire voyager le lecteur. Les décors sont vraiment grandioses ! Les personnages eux aussi ne manquent pas de finesse, ainsi on peut lire sur le visage de Russell le temps qui passe, la vie que l’a usé, et, sur celui de Bennett, son côté simplet. Les dessins sont tellement explicites qu’à aucun moment de l’album les auteurs n’ont besoin de mots pour nous faire comprendre que le garçon est un simple d’esprit…
Côté scénario, le lecteur en a pour son argent – et, vu le prix d’une BD, heureusement – ! On va de rebondissement en rebondissement et il y a certaines morts que l’on ne sent pas venir !!! Les auteurs de cet album arrivent à nous faire osciller entre violence, amour, déception et rêve d’un avenir meilleur. Je trouve ça absolument formidable d’arriver en une soixantaine de pages à faire ressentir aux lecteurs toutes ces sensations, sans jamais perdre le fil conducteur de l’histoire ni que le lecteur soit perdu !
Un gros coup de cœur pour cet album à la cover splendide et à l’histoire captivante ! Vous savez que je n’aime pas attendre, que la patience n’est pas une de mes qualités donc en matière de BD je préfère les one-shot. Sauf qu’ici, j’en voudrais bien encore un peu, alors je me dis que deux tomes supplémentaires auraient permis de dérouler encore plus l’histoire et de répondre à la question que l’on se pose une fois la lecture terminée. En effet, que devient Tom ???
Une très bonne idée de BD à glisser sous le sapin. Surtout ne passez pas à côté !