Chronique de L’héritage Malone, de Steve Berry.
« Kenneth Layne n’avait rien d’un phénix, que ce soit au physique ou au mental. Grand, maigre, il avait hérité des cheveux couleur fauve de leur père et portait une moustache assortie. Il émanait de sa personne une inconsistance qui avait toujours horripilé Diane. Il tenait ce caractère flottant de leur mère, une femme placide et docile aussi dépourvue de convictions que de volonté. Par bonheur, elle-même avait échappé à cette médiocrité génétique. »
Steve Berry, L’héritage Malone, le cherche midi éditeur, 2017, p. 96.
Motivations initiales
Quand vous avez lu presque toute la série de Steve Berry mettant en scène Cotton Malone, la question de savoir si vous souhaitez lire le suivant sur la liste ne se pose même pas… Et Benoît, du cherche midi, l’a tellement bien compris que, dès qu’une sortie est annoncée, il pense à moi… Sois-en infiniment remercié, Benoît !
Synopsis
Cotton Malone est en mission en Arkansas pour le compte de la Smithsonian Institution. L’objectif est de retrouver un trésor, à partir d’indications codées retrouvées dans de vieilles archives. Mais ce trésor pourrait être lié au trésor d’un mystérieux ordre des Chevaliers du cercle d’or.
De son côté, Danny Daniels, redevenu simple citoyen des États-Unis à l’issue de ses deux mandats comme Président, assiste à l’enterrement d’un de ses amis, le sénateur Alex Sherwood, retrouvé mort après une chute accidentelle. Désormais divorcé, il commence à envisager sérieusement d’aller plus loin avec Stéphanie Nelle. Cette dernière est appelée par un ami à elle, conservateur à la Smithsonian, qui ne sait comment réagir alors qu’un de ses employés consulte des archives, fait entrer dans les locaux des visiteurs inconnus…
Mais ils ignorent, tous, que le fin mot de ces histoires est à rechercher dans l’histoire familiale de Cotton Malone…
Avis
Pour moi, il n’y a aucun doute : Steve Berry est l’un des auteurs de thrillers historiques les plus incroyables. Mais d’où sort-il donc tous ces groupes mystérieux, toutes ces confréries bizarres, toutes ces énigmes historiques qui n’ont comme uniques points communs que d’avoir réellement existé, et d’avoir été oubliés ? Et, une fois en possession de cette matière première, il a l’art d’en faire une intrigue haletante, qui nous emporte toujours à des endroits que nous n’aurions même pas imaginé !
Et, à chaque fin de livre, je reste toujours en admiration devant sa description précise – ici, ce sont pas moins de douze pages – dans laquelle il démêle le vrai de l’inventé, l’histoire de la fiction.
Cela étant, il y a forcément certaines des aventures de Cotton Malone qui me parlent plus que d’autres. Et je dois avouer que les éléments de législation et de sciences politiques américaines me parlent moins que les Templiers, Charlemagne, Napoléon, les Romanov… Du coup, ce livre, pour moi, n’est pas le meilleur de la série, mais demeure un bon Steve Berry !
En revanche, il y a un point vraiment surprenant, qui ressort particulièrement dans ce livre. Vu de France, les Sudistes, les Confédérés, ce sont les méchants, esclavagistes… Mais il semble rester une sorte de nostalgie, aux États-Unis, dans certains états du sud – Géorgie, Alabama, Mississipi, entre autres -, de cette Confédération. On perçoit, au travers de certaines pages, un attachement à cette culture. Et même alors que l’on nous décrit une organisation presque mafieuse, avec cet ordre des Chevaliers du cercle d’or, qui a pillé, commis des hold-up – certains considèrent même que Jesse James, le hors-la-loi, pourrait avoir été affilié au groupe -, c’est presque avec une espèce de gourmandise. Et les ambitions constitutionnelles portées par ces Sudistes paraissent plutôt intéressantes ! Bref, cela ouvre des perspectives qui m’échappaient absolument jusque là…
En plus, et c’est un autre intérêt de cet épisode pour celles et ceux qui apprécient Cotton Malone, on découvre pas mal de choses sur lui, sa famille, ses ancêtres. Et cela contribue à l’épaisseur du personnage, ce qui est toujours sympa.
Ce n’est évidemment pas par cet épisode qu’il faut commencer la série, mais pour les amateurs de Steve Berry, c’est naturellement un livre qu’ils liront avec plaisir !
