Chronique de Les bâtardes, de Arelis Uribe.
« Les jeunes filles des Bâtardes devront supporter d’être enfermées dans des cases en banlieue, moyennant le ressentiment social et les histoires générationnelles, les référents pop féminins des années quatre-vingt-dix dans l’imaginaire marginal. »
Arelis Uribe, Les bâtardes, Quidam Éditeur, 2021, p. 110.
Motivations initiales
C’est la couverture de ce recueil de nouvelles qui m’a attiré. Je n’ai même pas lu le résumé qui figure en quatrième de couverture : je ne voulais pas me spoiler et découvrir par avance ce que me réservait cet ouvrage. Je voulais garder le mystère et la surprise intacts !
Synopsis
Années 90, Chili. Plusieurs jeunes filles négocient du mieux qu’elles le peuvent leur entrée dans le monde des adultes. Leur point commun : elles sont toutes issues des milieux populaires et ont déjà pris l’habitude de revoir leurs ambitions à la baisse et de renoncer à leurs rêves…
Avis
Cette lecture est une très belle découverte, l’auteur de ce recueil donne la parole à des femmes invisibles celles que l’on appelle au Chili les Quiltras que l’on traduirait par « chiens sans race ».
Ces différentes nouvelles ont toutes un point un commun, elles transpirent l’honnêteté, sans fioritures. L’écriture est incisive, tranchante mais toujours juste, jamais dans l’extrême… Je m’attendais à lire quelque chose de glauque mais il n’en est rien, ces différents récits sont comparables à un citron, amer certes, mais qui malgré tout est aussi doux.
J’avais peur de ne pas trouver de lien entre toutes ces histoires, c’est un peu le risque lorsqu’on lit des nouvelles, on a pas le temps de s’attacher aux personnages, mais ici, je ne sais comment l’auteur réussit ce tour de passe-passe mais il règne une sorte d’homogénéité qui lie l’ensemble des nouvelles.
Vous l’aurez compris, cet ouvrage est une très agréable surprise ! En un claquement de doigt, on s’attache à chacune de ces femmes et à leur rage de s’en sortir, de ne pas avoir la même vie que leurs mères.
Ici, on parle d’amitié, de relations amoureuses, d’études, de fêtes entre amis et de sexualité sur fond de féminisme. Une très belle découverte que je vous conseille !
