Chronique de Valois – T. 3 Furia francese, de Thierry Gloris, Jaime Calderon et Iozza.
« – Le climat est plaisant. Dommage de n’être qu’un bagage d’une armée d’occupation.
– Le roi Charles ne fait que récupérer son héritage familial. Le droit est de son côté.
– Foutaise. Les français agissent en pillards et non en bons pasteurs. Ils sont comme des hyènes autour d’une charogne. »
Thierry Gloris, Jaime Calderon, Iozza, Valois – T. 3 Furia francese, Éditions Delcourt, 2021, p. 23.
Motivations initiales
Il y a des fatalités… Il était fatal que ce tome 3 finisse dans notre PAL et dans ces chroniques. Mais il était tout aussi fatal, comme je l’avais déjà signalé dans la chronique du tome 2, que cela nécessite un peu de temps. Nous voilà plus d’un an après la publication… Mais mieux vaut tard que jamais, probablement !
Synopsis
Profitant des intrigues incessantes entre les Borgia et Della Rovere, qui cherchent avant tout à s’approprier le trône de Saint-Pierre, Charles VIII, fort de son artillerie, poursuit son avancée en Italie. Bientôt voilà le roi de France couronné par Alexandre VI roi de France et de Naples.
Mais l’expédition en Italie, qui semblait se présenter sous de si bons auspices, tourne soudain au vinaigre. Repartant de Rome, Charles emmène avec lui César Borgia, otage qui n’en porte pas le nom. Mais celui-ci parvient à s’échapper. Henri de Tersac et Blasco de Villalonga, qui l’ont laissé s’enfuir, sont envoyés sur ses traces, ce qui leur permet de mettre au jour les plans de l’ennemi. Les Sforza, les Borgia, les espagnols, le Saint-Empire, tous se sont rassemblés, formant la Ligue de Venise, pour s’opposer à la France. Dans le même temps, les nouvelles de France ne sont pas bonnes : le dauphin, Charles-Orland, vient de mourir…
Avis
Il s’agit, définitivement, d’une excellente série, qui nous offre l’occasion de nous replonger dans l’Histoire, mais sans être ni pompeuse ni rebutante. En effet, le fait de suivre Henri de Tersac et Blasco de Villalonga, qui sont à la fois suffisamment proches de événements pour nous permettre d’y assister, mais aussi suffisamment éloignés du pouvoir pour que l’on soit ne soit pas toujours en situation de haute politique, fonctionne parfaitement. Les deux hommes traversent cette période troublée en nous prenant par la main.
Les dessins sont magnifiques. Parfois, la représentation des batailles s’avère être un exercice délicat : ici, les planches consacrées à la bataille de Fornoue – à l’occasion de laquelle le roi est sauvé par une charge désespérée, qui donne son sous-titre à ce tome 3, la Furia francese – sont tout simplement belles.
Les Borgia, et plus largement les romains, sont représentés comme les rois des intrigues et des coups par en-dessous. On s’attaque, on se prend en otage, on s’empoisonne à tour de bras. On ne s’attardera pas sur ce qui nous est montré de la condition féminine à l’époque. Alexandre VI (Rodrigo Borgia), après avoir demandé à sa maîtresse de séduire Charles VIII, n’hésite pas à la frapper et à l’insulter parce qu’elle « y a pris du plaisir » ; il accepte que sa fille, Lucrèce, subisse la violence de son Sforza de mari, parce que cela permet de tisser les liens familiaux…
Vous aimez l’histoire ? De Charles VIII, vous vous souvenez surtout de sa femme, Anne de Bretagne ? Alors, définitivement, la série Valois est faite pour vous ! Vous allez en prendre plein les yeux, tout en révisant agréablement cette période qui vois la France lancer la première Guerre d’Italie… Alors, vous en êtes ?
Pour en savoir plus
Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.
