Chronique de Bouche du diable, de François Boucq & Jérôme Charyn.
« – Regarde, camarade. Voilà le nouveau visage que t’offre le progrès socialiste soviétique. Plus personne ne t’appellera « Bouche du diable ». Désormais une nouvelle vie s’offre à toi. »
François Boucq & Jérôme Charyn, Bouche du diable, Éditions Le Lombard, 2013, p. 37.
Motivations initiales
Vous le savez si vous nous suivez depuis un moment, je suis complétement fan du duo Boucq & Charyn ! J’ai un peu tout lu dans le désordre mais j’ai quand même réussi à tout comprendre ! Pour mémoire, Little Tulip et New York Cannibals ont été des coups de cœur absolus pour moi et si vous ne connaissez pas, ajoutez-les sur votre liste de Noël !
Synopsis
Il n’a pas de nom, pas de souvenirs lorsqu’il est recueilli par une vieille paysanne d’Ukraine à la fin de la seconde Guerre Mondiale. Seul signe distinctif, sa bouche mal dessinée, qui lui vaut son surnom de Bouche du diable.
Il va ensuite rejoindre l’orphelinat d’état de Karkhov où il va recevoir une éducation dure et intense qui frôle le bourrage de crâne. Formé par le NKVD, il finira par se voir confier une mission d’espionnage aux États-unis, sous un nom d’emprunt.
Mais tenter de faire faux bond aux services soviétiques, c’est s’exposer à de gros, très gros risques…
Avis
Je le dis haut et fort, l’alliance de Boucq et Charyn, c’est de la dynamite ! Si j’avais follement apprécié Little Tulip et New-York Cannibals, je me suis dit qu’il pouvait en être de même pour Bouche du diable, que j’allais embarquer pour une centaine de pages de bonheur où le monde autour de moi continuerait de tourner mais sans moi !
Ici, le scénario nous propulse dans l’Union soviétique quelques temps après la seconde Guerre Mondiale. Manipulations, bourrage de crâne, endoctrinement, tout y passe pour former des jeunes gens à devenir de futurs espions, destinés à être envoyés sur le sol américain. Rien n’est laissé sous le tapis, on assiste à l’ensemble de la formation des futurs agents doubles et, croyez-moi, ça fait froid dans le dos ! Je ne peux que saluer le côté réaliste des faits que met en scène Jérôme Charyn, pour avoir lu de nombreux ouvrages sur cette période, tout colle et concorde !
Même si l’intrigue est quelque peu prévisible, et si j’ai repéré quelques ficelles que l’auteur déroulait, eh bien ça ne m’a pas gêné et ni même gâché mon plaisir !
Les illustrations de Boucq sont très réalistes, j’ai aimé les planches sans texte, qui permettent aux lecteurs de s’attarder sur les nombreux petits détails qui rendent unique les personnages de cette histoire. Et croyez-moi, le talent de Boucq c’est de fournir des dessins tellement réalistes qu’ils parlent d’eux mêmes !
Ce que j’aime avec ce duo c’est que soit dans l’histoire soit dans les illustrations, c’est cru et très violent. Effusion de sang, des coups qui pleuvent, des disparitions étranges, tout est très noir, on n’est pas loin de la barbarie ! Ne cherchez pas un brin d’humour, ici, on est dans du glauque, du très glauque…
Si vous ne connaissez pas encore ce duo, pensez à ajouter leurs albums sur votre liste de cadeaux de Noël, car ils sont vraiment sensationnels !
Pour en savoir plus
Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.
