Chronique de Little Tulip, de François Boucq & Jerome Charyn.
« Ces dessins ne sont pas assez travaillés, recommence-moi tout ça. Prouve-moi ton amour du dessin ! Sois à la hauteur de ton ambition. Si tu veux que le dessin se donne à toi, tu dois te donner à lui sans retenue, comme un forcené ! »
François Boucq & Jerome Charyn, Little Tulip, Éditions Le Lombard, 2014, p. 39.
Motivations initiales
Généralement les bandes-dessinées de la collection Signé éditées par Le Lombard sont toujours un coup de cœur pour nous ! Nous avions vraiment énormément apprécié la lecture de New York Cannibals alors forcément quand j’ai vu que cette BD était en quelque sorte les prémices de l’histoire de notre tatoueur et d’Azami, j’ai pas hésité une seule seconde à me l’offrir !
Synopsis
Pavel a sept ans lorsqu’il est emprisonné, séparé de ces parents, il découvre l’enfer du goulag. Très vite il comprend qu’il devra user de stratagèmes pour s’en sortir. Petit à petit dans cet enfer, Pavel commence à assimiler les règles : ici pour survivre il faut composer avec la toute-puissance des chefs de gang mais également avec la cruauté des gardiens…
Ce qui va lui sauver la vie, c’est sa maîtrise du dessin et ses talents de tatoueur. Il obtient la protection du plus cruel des chefs de gang, mais cette alliance avec le diable a un prix, qui risque de le poursuivre ad vitam aeternam.
Avis
Boucq et Charyn, un duo détonnant ! Il n’y a pas à dire, l’association de ces deux hommes donne un cocktail explosif ! Croyez-moi, en refermant cet album, j’avais l’impression que cette histoire frôlait la perfection !
Au fil de la lecture, on est plongés dans deux époques diamétralement opposées, l’enfer du goulag et du régime soviétique, opposé à la ville de New-York des années 70. Le point commun entre ces deux époques ? La violence, encore et toujours la violence. Le sang gicle, les morts pleuvent et l’histoire de Pavel est d’une noirceur incroyable, on frôle le chaos et on joue avec la déshumanisation…
Côté scénario, vous avez compris, il n’y a aucune faille ! C’est captivant et on enchaine les pages, on boit les paroles de Pavel… Et le lecteur se prend un bel uppercut ! Et forcément, vous vous doutez bien que côté illustration on n’est pas en reste – ce serait un comble, ici ! Le trait est fin, très travaillé, il donne vie aux émotions ressenties par les différents personnages et il ouvre le monde du tatouage aux non-initiés… Visuellement, c’est un très bel ouvrage graphique, la violence, la cruauté tout prend vie grâce à la patte de Boucq, ça respire la cruauté et le désespoir mais on en redemanderait presque !
Un album que je recommande aux amateurs de sensations fortes et également à ceux qui veulent découvrir le monde du tatouage !

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