Dans la tête de Sherlock Holmes – 2/2

Chronique de Dans la tête de Sherlock Holmes – 2/2, de Cyril Liéron et Benoît Dahan.

« Hmm… Celer & Audax… Je te fournirai un dossier complet avant ce soir. Mais d’emblée, à propose du 60e régiment des King’s Royal Rifles…

… impossible de ne pas évoquer un scandale qui eut lieu en Chine en 1860, en marge de la bataille de Taku Forts…

Un groupuscule de mutins évita de peu le peloton d’exécution du fait d’une sanction indigne : leur sergent fut torturé et scarifié aux yeux. »

Cyril Liéron et Benoît Dahan, Dans la tête de Sherlock Holmes – 2/2, Ankama Éditions, 2021, p. 9.

Motivations initiales

La semaine dernière, nous vous parlions ici-même du tome 1 de cette série, et nous vous disions tout le bien que nous en avions pensé. Comment, dès lors, pourrait-on s’étonner que nous nous soyons précipités sur le second et dernier tome de cette aventure, dont le sous-titre est L’affaire du Ticket scandaleux ?

Synopsis

Suivant toujours le fil de cette affaire, notre duo d’enquêteurs, Holmes et Watson, retrouve l’imprimeur qui a fabriqué les tickets, et découvre qu’une autre soirée est programmée, au Royal Albert Hall. Le public visé, cette fois-ci, est huppé : explorateurs célèbres, aristocrates, juges… Et sept victimes sont soumis à l’injonction du « mage chinois », pour être les victimes consentantes, mais non conscientes, de leur propre enlèvement.

Il va falloir à Sherlock Holmes toute sa sagacité pour démanteler ce complot, qui s’avère être autant un projet fou qu’une vengeance longuement mûrie…

Avis

En s’appuyant sur les mêmes « ficelles » – mais il n’y a aucune critique dans l’emploi de ce mot – que dans le tome 1, le scénariste et le dessinateur déroulent l’histoire. Toujours inventif, toujours novateur, et toujours aussi efficace. La construction même des dessins a dû être par moment un véritable casse-tête, à la fois dans l’organisation des bandes, toujours aussi « Art nouveau », mais également dans l’utilisation (déjà apparue dans le tome 1), de la transparence, ou de pliages  / roulages de certaines pages pour faire apparaître de petits détails. Tout cela est franchement jouissif !

L’histoire est toujours aussi bien ficelée, et donne l’occasion au scénariste de nous rappeler que les Anglais, et l’Empire britannique, ont assis une partie de leur développement économique non seulement sur l’exploitation des ressources des colonies, mais également sur le commerce de l’opium… dont les conséquences se font encore sentir, même indirectement, aujourd’hui. C’est, en tout cas, le point de vue que défend l’auteur.

On découvre en effet, un pan de l’histoire complexe de l’Angleterre en Chine, et c’est tout à fait intéressant.

Bref, si vous êtes fan de Sherlock Holmes, passer un temps dans les rouages de son esprit est sans doute une motivation suffisante. Mais si vous aimez simplement les intrigues bien ficelée, celle-ci devrait également vous plaire. Enfin, si vous appréciez de découvrir les dessous de la grande Histoire, vous aussi devriez trouver votre bonheur dans cette bande dessinée. Cela fait déjà un assez large public, non ?

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.