Drame, Roman

Arpenter la nuit

Chronique de Arpenter la nuit, de Leila Mottley.

 » – Personne ne demande jamais rien. Si tu refuses mon aide, je ne peux pas te promettre que tu ne te retrouveras pas du côté des prévenus d’ici quelques mois, quelques semaines, voire quelques jours. Comme je le disais, je peux aussi essayer d’aider ton frère, mais ce que je ferai n’aura aucun impact si tu ne m’écoutes pas. « 

Leila Mottley, Arpenter la nuit, Éditions Albin Michel, 2022, p. 296.

Avis initiales 

Ce roman dort dans ma PAL depuis quasiment une année… Mais voilà des semaines qu’il m’intrigue et que j’hésite à me plonger dans cette lecture. Ayant encore entendu des retours positifs sur ce roman, j’ai décidé de me laisser tenter ! 

SYnopsis

Kiara et Marcus vivent dans un coin d’East Oakland en Californie. Leur quotidien, c’est la misère. Conséquence d’une douloureuse histoire familiale, tout le monde les a abandonné mais Marcus, lui, est toujours là pour veiller sur sa sœur. 

Malheureusement l’amour ne résout pas tout… Les problèmes d’argent s’accumulent, alors que Marcus à un rêve : raper et sortir son album. Kiara n’a pas le choix, elle doit trouver de l’argent pour payer les factures et ne pas se retrouver à la rue. 

Avis 

Leila Mottley a commencé à écrire ce roman à l’âge de dix-sept ans. Elle s’est inspirée d’un fait divers datant de 2015 à l’occasion duquel des femmes noires, acculées à la prostitution, avaient subi la négligence totale des autorités. Pour un premier roman, avouez que le sujet est plus qu’ambitieux. 

Dès les premières pages, le lecteur est confronté à la misère. Mais attention, on ne parle pas de fin de mois difficile à boucler, ici, dans ce trou à rat de l’East Oakland, on se heurte à une misère totale, la drogue dure, les logements miteux, le trafic d’être humain. Bref, c’est un quotidien bien sombre mais parsemé parfois de quelques touches de couleurs. 

Le tour de force de Leila Mottley, c’est d’être capable de tenir la main de son lectorat pour l’emporter tout doucement dans les bas-fonds de la Californie, en lui maintenant suffisamment la tête sous l’eau pour qu’il comprenne qu’il n’y a plus aucun espoir, plus de lumière au bout du tunnel si ce n’est la prison. 

Ca prend aux tripes, ça met les larmes aux yeux et surtout, ça sent la réalité… Mauvaises rencontres, prostitution, trafics en tout genre, il ne reste à Kiara que la possibilité d’errer dans les rues et d’arpenter la nuit East Oakland. 

Vous l’aurez compris, ce premier roman est un cri d’alerte, une mise en lumière de ce que certain(e)s subissent au quotidien. Écriture fluide, style percutant frôlant l’uppercut, ce roman a beaucoup d’atouts. Malgré tout, il y a un petit bémol… La partie judiciaire est quand même très surfacique et manque quelque peu de « chair », mais n’oublions pas que c’est la première fois que Leila Mottley est publiée, alors laissons-lui encore le temps et l’occasion de se découvrir pleinement…

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

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