Chronique de Cher connard, de Virginie Despentes.
» Il y a quelques mois, j’ai lu dans les yeux d’un ancien amant une forme d’indifférence. Ça ne m’était jamais arrivé. Je suis cette fille qu’on n’oublie pas. Mais être quittée, je ne sais pas ce que ça fait. »
Virginie Despentes, Cher connard, Éditions Grasset, 2022, p. 132.
Motivations initiales
Le style de Virginie Despentes peut choquer, déstabiliser ou totalement horripiler, nous en sommes conscients mais chez Ô Grimoire, nous aimons lire cette auteure. Alors, rien d’étonnant à ce que ce livre soit dans nos étagères.
Synopsis
Oscar a la quarantaine passée. Auteur peu connu, il végète en consommant des substances illicites. Dans un élan de colère, il rabaisse une actrice – Rebecca – sur les réseaux sociaux avec des commentaires assassins et des attaques sur le physique d’une grande élégance.
S’engage alors une correspondance intense entre ces deux personnes que tout oppose. Rien ne les destine à s’entendre, à s’apprécier, mais le destin est parfois surprenant.
Avis
On ne va pas se mentir, ce livre a fini dans ma PAL pour plusieurs raisons. La première est très simpliste et elle en décevra sûrement plus d’un(e), c’est son titre aguicheur, si violent et imposant, qui occupe la quasi totalité de la première de couverture. Le seconde raison est que j’apprécie le côté trash et féministe, revendiqué et totalement assumé, de l’auteure.
Virginie Despentes nous offre ici un ouvrage qui rompt avec le style de ses précédents livres. Ici, vous embarquez pour un échange épistolaire – de mails, plus précisément – entre deux protagonistes torturés et que la vie a parfois malmenés. Sur fond de Covid, on assiste au choc des classes, on y parle de dépendance à l’humain mais également aux substances illicites, de sexe, bref un voyage dans le glauque mais qui reste relativement soft comparé à d’autres livres de Virginie Despentes.
Dès les premières pages, on retrouve notre zone de confort pour ceux qui apprécient cette féministe cinquantenaire, avec des personnages complexes, torturés et le style si incisif, trash et déroutant qu’elle seule sait produire. Mais, très vite, un léger bémol pointe son nez, c’est plat… On attendait des coups de crocs, des scènes sombres mais non, rien n’arrive. Certes, le côté punchline est là, mais clairement pour ma part, il manque quelque chose et je pense pouvoir dire que c’est parce que les deux personnages centraux – Rebecca et Oscar – se ressemblent trop et ont trop de comportements identiques. Si l’idée de la joute verbale est bien trouvée, je trouve dommage de ne pas trouver ici un peu de singularité entre ces deux protagonistes.
Ce livre est un miroir de notre société actuelle. Cher connard nous plonge au cœur de thématiques sociétales actuelles – #MeToo, le consentement, le patriarcat… -. Mais parfois, on a l »impression que l’auteure veut trop en dire en même temps et ça donne un ensemble un peu brouillon, mal articulé, difforme.
Cher connard, je ne retiendrai de toi que tes punchlines et tu me laisses un léger goût amer dans la bouche…
Pour en savoir plus
Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.


Je l’ai mais, avant même sa sortie d’ailleurs, j’hésite encore à le lire. Je crains un essoufflement de la part de l’écrivaine et, quand je lis les retours, je n’ai pas l’impression que ce soit l’essoufflement qui soit à craindre mais, et ça revient régulièrement, un bémol dans l’écriture, faisant que les personnages semblent trop semblables. Dommage, j’adore les romans épistolaires ! Je le lirai un jour, pour me faire mon propre avis.
J’aimeJ’aime
Le titre aguicheur a fait le job… dommage que le contenu n’ait pas été à la hauteur 🙈
J’aimeJ’aime