Fantastiques

Aquamarine

« Le lendemain matin, ma stratégie est arrêtée : il faut que je me rende encore plus invisible que précédemment. Je vais devenir si transparente que les autres oublieront jusqu’à ma présence. Il ne pourra alors plus rien m’arriver de fâcheux.

Je poursuis cet objectif depuis que j’habite à Seahaven. Je ne parviens pas à concevoir d’autre tactique. »

Andreas Eschbach, Aquamarine, L’Atalante, 2017, p. 28.

Motivations initiales

Deux principales motivations : d’abord, Andreas Eschbach, qui est une de mes références dans le domaine de la science-fiction, que j’ai eu la chance d’entendre lors d’une table-ronde aux Imaginales il y a quelques années, et dont j’ai apprécié plusieurs ouvrages, dont, en particulier, Des milliards de tapis de cheveux, Jésus Vidéo, En panne sèche, et, surtout, mon incontournable, Le dernier de son espèce.

Et le livre est publié à l’Atalante, une des mes maisons d’édition préférées, dont j’adore à la fois les choix éditoriaux (Guy Gavriel Kay, Pierre Bordage, Orson Scott Card, et, évidemment, Andreas Eschbach) et les choix graphiques (même si, je l’avoue… j’ai un peu la nostalgie de leurs anciens livres, couvertures en papier type velin, je ne sais pas comment le dire autrement).

Synopsis

2151, côte nord de l’Australie, à Seahaven. La ville constitue une enclave dirigée par les néo-traditionnalistes – dans le monde, les métropoles sont ouvertes à tous, mais la vie y est très chère, et les lois assez souples ; d’autres enclaves sont directement liées à une entreprise (les konzerns), les règles sont alors dictées par cette dernière ; d’autres communautés (religieuses, notamment) ont leurs propres espaces, ouverts à ceux qui se plient à leurs préceptes…

Saha Leeds est élevée par sa tante, sourde et muette, depuis la mort de sa mère. Elle n’a jamais connu son père. Et, comme si cela ne suffisait pas à la mettre à l’écart, elle ne peut pas nager – une exception dans cette ville entièrement tournée vers la mer -, depuis qu’un accident lorsqu’elle était petite lui a laissé des plaies qui ne se referment pas.

Solitaire, Saha essaye de passer inaperçue, d’autant qu’elle a été prise en grippe par Carilja Thawte, qui cumule le fait d’être la fille la plus populaire de l’école et la fille de l’un des hommes qui font la pluie et le beau temps dans la ville. Mais ses tentatives sont naturellement vouées à l’échec.

Saha va donc, avec l’aide de son ami Pigrit, devoir apprendre d’abord à s’accepter elle-même, pour se donner une chance de trouver sa place dans cette société dont elle se sent exclue. Mais elle n’imagine pas jusqu’où va l’emmener cette quête d’elle-même…

Avis

> L’avis de T

Comme toujours chez Andreas Eschbach, il y a, derrière l’histoire du livre, une réflexion de fond sur notre société. Ou, du moins, c’est comme cela que je lis ses livres.

Dans Le dernier de son espèce, il y avait une réflexion sur ce que signifie le fait d’être humain, réflexion alimentée par l’idée d’un « homme augmenté ». Dans En panne sèche, il s’agissait d’une réflexion sur ce que l’épuisement des ressources naturelles (le pétrole, d’abord, mais aussi l’eau…) pourrait provoquer. Ici, même si c’est sous une forme plus « jeunes adultes », j’y vois une réflexion sur la différence. Être différent, se sentir différent (une problématique classique à l’adolescence, et qui demeure, parfois), accepter la différence des autres. Ou, au contraire, refuser l’autre, le combattre, voire vouloir le détruire.

L’histoire est facile à lire ; elle démarre vite et bien. Dès les premières pages, on est « dans le bain », si j’ose dire. Et on va accompagner Saha, qui va devoir commencer par apprendre à s’aimer, mais aussi découvrir, petit à petit, qui était sa mère. Certes, les spécialistes de Eschbach trouveront probablement que l’histoire est un petit peu « légère », par rapport à ce qu’il nous avait habitué à écrire. Mais, pour autant, l’idée de départ et la réflexion ne me semble pas moins intéressante.

Un autre point à signaler : il y a deux éléments narratifs qui auraient pu être des « retournements de situation », mais que l’on devine assez aisément. Cela pourrait être dommage, mais pour moi ce n’est pas le cœur du récit, donc cela ne m’a pas posé de problème important.

Visiblement, il y a au moins deux autres livres à suivre, formant une série : Submarine, sorti en juin dernier en allemand, et un troisième prévu pour 2019 (pour la version allemande également). Aquamarine m’a suffisamment plu pour que attendre la suite avec intérêt ! Alors, sauf si vous avez la phobie de l’eau, vous pouvez donner une chance à ce livre !

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