Policiers, Thrillers

Rituels

« L’espace d’un court instant, Adi aperçut le monstre. Elle savait pertinemment que ce n’était qu’un homme portant un masque à gaz et des lunettes de vision nocturne, mais toute logique vola en éclats lorsqu’elle vit de ses yeux troubles la créature masquer se muer en un véritable monstre, des cornes se déployant sur son crâne, des griffes jaillissant au bout de ses doigts. »

Ellison Cooper, Rituels, le cherche midi, 2018, p. 265.

Motivations initiales

Première lecture de l’année dans le cadre de la TeamThriller du cherche midi, ce thriller dont la quatrième de couverture nous annonce « Vous avez aimé Le silence des agneaux ? Vous allez adorer Rituels« . En général, rien ne m’énerve davantage que ces comparaisons. Qu’en sera-t-il cette fois-ci ?

Synopsis

Sayer Altair est agent spécial au FBI. Et, en parallèle, spécialiste des neurosciences, elle mène des recherches sur le cerveau des tueurs en série, cherchant à confirmer sa théorie, selon laquelle on pourrait trouver des « marques » du manque d’empathie et de sociabilité dans leurs cerveaux – par exemple, avec des conformations anormales de l’amygdale.

Mais elle est appelée pour diriger une enquête : alertés par une odeur suspecte dans une maison vide, deux policiers déclenchent un piège. L’un est tué, le second blessé. Et, dans la cave, le cadavre d’une jeune fille dans une cage, un chiot presque mort de faim, des symboles mayas tracés sur les murs. Et l’affaire se complique encore lorsqu’il apparait que le cadavre est celui de la fille disparue du sénateur van Hurst.

Sayer Altair se retrouve associée, pour l’enquête, à Vik Devereaux pour la seconder, à la légiste en chef du FBI, Joan Warren, et au profileur vedette, Andy Wagner, aussi reconnu qu’il est imbu de lui-même. L’équipe compte également plusieurs analystes, dont Ezra et Cindy, amants de fraîche date. Repérant un reflet bizarre sur une photo de la scène de crime, tous les deux se rendent sur place, et tombent dans un nouveau piège : l’enregistrement d’une voix appelant au secours leur fait oublier toute prudence, et, en ouvrant un passage secret, ils déclenchent un deuxième piège explosif. Cindy est tuée, Ezra grièvement blessé doit être amputé des deux jambes. Derrière le mur finalement ouvert, les enquêteurs trouvent la photo d’une autre jeune fille et une vidéo sur un disque dur : visiblement une autre jeune fille est retenue dans une autre cache.

L’enquête avançant, il apparait que les jeunes filles sont soumise à l’effet d’une drogue hallucinogène employée par les shamans d’Amazonie pour favoriser les transes, et soumises à des projections. Elles ne subissent pas de violences particulières, mais sont, après quelque temps, abandonnées à leur sort et finissent par mourir de faim et de soif. Mais que signifie cette mise en scène ? Que cherche le tueur ? C’est à cette question que Sayer Altair va devoir essayer de répondre.

Avis

> L’avis de T

Voilà un thriller à couper le souffle, de ces livres que vous n’avez pas le choix de lâcher au milieu, littéralement. Cela faisait longtemps qu’un livre ne m’avait pas ça : le rush final, je l’ai dévoré sans pouvoir m’arrêter… et j’ai terminé le livre à 2h13 du matin, dans la nuit d’un dimanche au lundi, avec la perspective de me traîner toute la semaine au travail ! Et, pire que tout : cela me renvoie – moi ! – à une autre comparaison : ce livre, cette histoire, me renvoie à la série de Patricia Cornwell, et à Kay Scarpetta, la légiste qui, elle aussi, traque les serial killers. Et, même si tous les livres de la série ne sont pas égaux, c’est, pour moi, un compliment !

Et, pour une fois, la comparaison en quatrième de couverture m’a parlé – alors que, d’habitude, je déteste ces comparaisons : si vous n’avez pas aimé la référence donnée, ça vous décourage avant de commencer, et si vous avez vraiment aimé, vous allez comparer, ce qui risque de nuire à la nouvelle lecture. Mais, là, je me suis retrouvé effectivement comme face au film Le silence des agneaux, au moment de la scène dans le garage de Buffalo Bill.

Mais surtout, tout le livre est remarquable. On vole de fausse piste en vrai piège, de coup monté en coup de Trafalgar, de manipulation en pièce à conviction trafiquée. Et toutes les pièces du puzzle s’assemblent parfaitement pour donner une vue d’ensemble totalement cohérente. C’est vraiment très réussi !

En plus, on se sent proche de ce personnage de Sayer Altair, chercheuse en neurosciences déjà bien fracassée par la vie – ses parents sont morts dans un accident de voiture, son petit ami et lui aussi agent du FBI, est mort à l’occasion d’une enquête -, pour ne pas dire plus, qui s’est coupée de la vie pour ne plus souffrir.

Alors, quand on sait, en plus, que Sayer Altair devrait revenir dans au moins deux autres aventures, Ellison Cooper ayant signé un contrat pour trois livres avec son éditeur américain, le deuxième étant annoncé pour 2019, on frémit d’avance… en espérant simplement que l’auteure parvienne à maintenir la barre aussi haut ! Mais en attendant, vous reprendrez bien une petite bouffée de vapeurs hallucinogènes, non ?

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4 réflexions au sujet de “Rituels”

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