Chronique de Le Dernier Bain, de Gwenaële Robert.
« Par ici, citoyens, par ici ! Ne perdez pas de temps avec cette agonie de caniveau alors qu’au premier étage se joue la grande tragédie de la révolution ! Levez les yeux ! La mort, la vraie, dans sa pourpre fumante, est entrée au 30, rue des Cordeliers. Elle a frappé Marat : vous êtes orphelins. »
Gwenaële Robert, Le Dernier Bain, Éditions Pocket, 2020, p. 171.
Motivations initiales
Depuis quelques mois, j’ai une appétence particulière pour la période révolutionnaire. Pourquoi ? Je ne sais pas précisément mais je sais que je ne résiste pas à l’achat d’un roman historique qui a pour sujet la Révolution Française.
Synopsis
An II de la République, à Paris. L’heure est à la dénonciation/délation, l’heure est à la guillotine, la Terreur règne partout en France. Marat vit cloitré au 30 rue des Cordeliers, immergé dans des bains de soufre, entouré de sa sœur et de sa maitresse. L’ancien médecin passe ses jour à traquer les personnes hostiles aux idées révolutionnaires et qui ne prêtent pas serment à la République. Il se délecte en lisant les lettres de dénonciation des citoyens.
En revanche, ce que Jean-Paul Marat ignore, c’est que beaucoup de personnes rôdent autour de son domicile et fomentent l’idée folle de l’assassiner… Trois petits jours, il lui reste trois petites journées à vivre…
Avis
Le postulat de départ de ce livre est intéressant et prometteur. Partir du célèbre tableau de David représentant Marat mort dans son bain, le teint diaphane, pour remonter le temps et permettre aux lecteurs de comprendre comment nous en sommes arrivés là, c’est une excellente idée ! Comme le peintre, l’auteure peint son histoire par petites touches et ne donne que de façon succincte quelques clés de lecture aux lecteurs.
Pourtant… Pourtant, je referme ce livre en étant un peu mi-figue mi-raisin… Premier atout, le roman est court mais l’immersion est totale ! J’ai vraiment adoré faire ce plongeon dans le Paris révolutionnaire de 1793, j’avais l’impression d’être en permanence sur le qui-vive, en permanence sur des braises et je savais que tout pouvait basculer à chaque seconde… Mais à l’inverse, j’ai eu beaucoup de mal à m’attacher aux personnages. Je pense que le peu de dialogue ne m’a pas permis de découvrir toute la complexité des personnages et leur caractère et donc de les apprivoiser…
La plume de l’auteure est fine et élégante, on sent la formation de professeure de lettres ! C’est dynamique et ça permet aux lecteurs d’être eux même dans le « bain » de cette période complexe, bouillonnante et ô combien passionnante ! C’est bien construit et sans faille, ça tient en haleine jusqu’au dénouement… alors même, et c’est encore plus fort, que nous savons déjà où tout cela nous emmène.
C’est simple, c’est efficace, c’est passionnant et captivant, un roman que je conseille si vous êtes curieux d’en savoir un peu plus sur notre histoire nationale.

2 réflexions au sujet de “Le Dernier Bain”