Chronique de La cantine de minuit – T.1, de Yarô Abe.
« Mon restaurant est ouvert de minuit à sept heures du matin environ. Les gens l’appellent « la cantine de minuit ». Quoi? Si j’ai beaucoup de clients? Ben figurez-vous qu’il y’a pas mal de monde, ouais… »
Yarô Abe, La cantine de minuit – T. 1, Éditions Le Lézard Noir, 2020, p. 1 et 2.
Motivations initiales
Rayon mangas, je n’y connais pas grand chose ! Ma culture s’arrête à ce que lit mon petit frère… Et encore, parfois je l’écoute m’en parler avec ferveur mais sans forcément entrer dans le truc ou le partager ! Mais de temps en temps, j’aime bien lire un manga attrapé un peu au hasard sur les rayonnages d’une librairie ! Pour ce premier tome, c’est la cover qui m’a intrigué : les personnages nous regardent dans les yeux et nous demandent quasiment si l’on ne veut pas devenir client de la cantine de minuit !
Synopsis
Japon, dans la ville de Tokyo. Au fond d’une ruelle du quartier de Shinjuku se cache un restaurant ouvert de minuit à sept heures du matin. Le propriétaire de ce petit restaurant propose une toute petite carte mais en revanche, il peut préparer sur demande ce que le client souhaite en fonction des stocks disponibles dans le garde-manger.
Pendant 30 nuits, les clients se succèdent et dégustent des plats très singuliers en partageant avec nous un moment-clé de leur vie.
Avis
Avant de commencer ma lecture, je m’attendais à un nouveau manga autour de la nourriture et de la cuisine japonaise avec en prime des recettes permettant aux lecteurs de reproduire chez eux les repas dégustés. Au final on assiste à des moments de réconfort, d’échange, de confession parfois amusants parfois touchants mais toujours justes. La véritable « nourriture » dont il est en réalité question ici, c’est celle de la vie !
Les personnages sont tous hauts en couleurs et dotés d’une personnalité très atypique mais attention, on ne tombe jamais dans l’excès ou l’exagération ! À La cantine de minuit, tout sonne vrai, de l’entrée jusqu’au dessert !
Ce que j’ai particulièrement aimé dans ce premier tome c’est la mise en évidence de l’importance culturelle de la nourriture, la place centrale que les plats occupent dans la vie sociale. En effet, on se rend vite compte que la nourriture que l’on sert – et que l’on partage – est en quelque sorte un moyen de briser la glace afin de faciliter la discussion ou la confession.
Petite mise en garde, le ton ne correspond pas à un public jeune, ce recueil cible davantage un public adulte, donc des personnes qui auront eu l’occasion de se frotter à des situations telles que celles qui sont décrites. Il faut aussi connaître un minimum la culture japonaise pour apprécier ce livre pleinement (le milieu du travail et la pression sociale n’ont pas grand-chose à voir avec l’occident).
J’ai littéralement dévoré – filons la métaphore ! – ces 30 nuits en une nuit de lecture. Eh bien, croyez-le ou non, mais on ressort de ce restaurant comme ces clients : avec le sourire et une forte envie de manger japonais – tiens, d’ailleurs, et si on préparait un curry ?
Je pense enfin que toute la valeur de ce manga n’apparaîtra complètement qu’après avoir achevé la lecture de la dernière nuit du dernier tome, comme un dernier repas avant de reprendre l’avion, de quitter un pays que nous ne reverrons pas avant longtemps.
Alors, vous aussi vous allez devenir un adepte de la cantine de minuit ?

J’adore l’idée et ce qui s’en dégage. Merci beaucoup pour la découverte ! 😊
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Mais de rien ! Moi j’ai vraiment apprécié ce tome 1 ! Vivement que je lise la suite
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