Chronique de Alibi, de Pieter Aspe.
« Toute visite à la morgue était pour lui une épreuve. Il avait horreur d’entrer dans la salle d’autopsie. Et Zlotkrychbrto le savait, bien sûr. C’était pour cette raison qu’il n’avait pas voulu dire au téléphone ce qu’il avait découvert : il savait que seule la curiosité pourrait décider Van In à lui rendre une petite visite. »
Pieter Aspe, Alibi, Éditions Albin Michel, 2021, p. 46.
Motivations initiales
Quand vous avez lu les 11 ou 12 premières aventures du commissaire Van In, d’abord vous savez que chaque histoire apporte son lot de suspense, de drôlerie ; et vous savez également que chaque aventure est suffisamment indépendante pour pouvoir être lue « dans le désordre ». Du coup, en voyant l’annonce de la sortie de ce 19e opus de la série, je n’ai pas hésité un instant à le demander aux Éditions Albin Michel !
Synopsis
Une série policière à succès est en cours de tournage à Bruges ! Mais, un matin, c’est l’affolement : dans une voiture incendiée, sur les lieux de tournage, on retrouve le corps calciné d’un inconnu, menotté au volant. Et, pour ajouter à la difficulté, le voiture en question est celle de l’acteur qui incarne le premier rôle de la série. Heureusement, la jeune femme avec laquelle il a passé la nuit peut témoigner pour lui. Le commissaire Van In est chargé de l’enquête, avec son fidèle acolyte, l’inspecteur en chef Versavel.
Rapidement, il s’avère indispensable de mener l’enquête à Anvers, d’où est originaire l’équipe de tournage et les acteurs de la série. Le commissaire en chef De Kee profite de l’occasion pour se venger de Van In, et l’envoyer, comme observateur, dans la capitale du diamant…
Avis
Ce 19e opus est situé précisément au milieu de la série ! En effet, Pieter Aspe étant malheureusement décédé en début d’année, cette dernière comptera donc au total 37 aventures. Nous voilà donc exactement au milieu du gué !
Pour la première fois, voilà Van In contraint de quitter sa chère ville de Bruges, et d’aller se frotter à d’autres belges. Et cela, visiblement, ne lui est pas, mais alors pas du tout, agréable ! D’abord, il a tôt fait de constater qu’il ne trouvera pas forcément sa traditionnelle Duvel partout, et qu’il va devoir s’accoutumer à boire de la De Koninck, qu’il trouve, franchement mauvaise… Heureusement, il finira par s’y habituer, et même par y prendre goût !
Et le voilà, dans cette ville qu’il ne connait pas, en terrain miné. Il ne connait pas les quartiers, il n’a pas les références, il ignore tout des milieux interlopes dans lesquels l’affaire s’est jouée. Quant aux dessous sordides du milieu du cinéma, on n’est même pas surpris qu’il ait l’air de tomber de la lune !
Cela étant, quiconque connait son Van In se doute que cela ne va pas l’arrêter bien longtemps ! D’autant si son honneur de brugeois est en jeu vis-à-vis des collègues anversois. Comment mieux porter haut les couleurs de sa ville qu’en montrant aux policiers locaux que, malgré les obstacles, il est encore le mieux armé pour résoudre l’intrigue tortueuse qui se présente devant lui ?
Alors, de surprise en surprise, de révélation en révélation, de déduction en déduction, il tire le fil embrouillé de cette histoire.
Et c’est toujours le même bonheur ! On retrouve avec joie Van In, Versavel et Hannelore. Carine Neels ne fait qu’une petite apparition, puisque l’essentiel de l’intrigue se déroule à Anvers, mais on est tout de même en terrain de connaissance.
Ce qui est tout de même très fort, c’est que Pieter Aspe parvient, encore à nous étonner, à nous surprendre, sans tomber dans la routine ou la répétition. Et, ça, c’est quand particulièrement bien joué ! Et on ne voit la solution se mettre en place vraiment que juste avant que l’auteur nous la livre « en clair »… Bref, voilà un livre qui ravira tous ceux qui aiment les intrigues bien construites, solides, et qui laissent de la place aux personnages…
Du coup, qu’est-ce que je vous sers ? Une De Koninck, ou une Duvel ?
Pour en savoir plus
Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.
