Chronique de Mon frère chasse les dinosaures, de Giacomo Mazzariol.
« Au cours de ces trois années, la relation entre Gio et moi avait complètement changé. Plus exactement, ce n’est pas le rapport entre lui et moi qui avait changé mais le rapport entre lui, moi et le monde. À l’école primaire, je n’avais jamais eu de problème à laisser Gio envahir le territoire de ma vie occupé par mes copains d’école, mes amis et, en général, tout ce qui était extérieur à la famille. Au collège, par contre, c’était devenu un problème. »
Giacomo Mazzariol, Mon frère chasse les dinosaures, Slatkine & Cie, 2022, p. 64.
Motivations initiales
Depuis plusieurs années, les équipes de Slatkine nous adresse régulièrement certaines de leurs sorties, que nous les ayons demandées et parfois sans. Ainsi, ce livre-là nous est parvenu un jour. Soyons honnêtes, ce n’est probablement pas le livre que j’aurai demandé en priorité, mais c’est aussi cela l’intérêt : être capable, parfois, de sortir de sa zone de confort. Alors, qu’avait-il dans le ventre, ce Mon frère chasse les dinosaures ?
Synopsis
Dans la famille Mazzariol, ils sont quatre, le papa, la maman, deux filles et un garçon. Alors, quand, au détour d’un retour de week-end, le père fait un détour, s’arrête sur un parking, pour annoncer à toute la famille que, bientôt, ils seront un de plus, et que ce sera un garçon, Giacomo est le plus heureux. L’équilibre rétabli, et puis, un petit frère, c’est quelqu’un avec qui partager, avec qui grandir, avec qui jouer…
Mais quelques semaines plus tard, nouveau détour, nouveau parking. Le petit frère sera un petit peu spécial. Différent. Il faudra apprendre.
Au départ, Giacomo voit la différence comme le pouvoir d’un super-héros. Mais Giovanni a une tête ronde, il a peur de beaucoup de choses, il est dans son monde. Il est trisomique.
Avis
J’ai, je dois l’avouer, eu peur. La quatrième de couverture donne l’impression que tout est simple, tout est joyeux, la différence est un super moment à passer. Et j’ai craint que le livre se contente de ce mode « feel good », « soyez ouverts, acceptez la différence ».
Mais, précisément, le tour de force de ce livre, et son véritable intérêt, c’est qu’il montre comment Giacomo, le grand frère, a eu, précisément, des difficultés. Comment ce n’est pas simple, pour un ado, de faire une place dans son univers à un enfant trisomique. Et, dans ce roman vrai, d’un grand courage, Giacomo nous raconte, précisément, comment il a, pendant tout le collège, nié l’existence de son frère dans son univers d’ado. Parce qu’il ne savait pas comment faire. Parce qu’il avait peur. Parce qu’il avait peur du regard des autres, du jugement.
C’est en fait cette grande honnêteté qui fait tout l’intérêt de ce livre. Qui lui donne sa force. Et qui nous rappelle que le pire n’est jamais certain.
Il n’y a pas grand-chose d’autre à en dire : ce livre a déjà trouvé son public, il a été traduit dans au moins 12 langues, il est en cours d’adaptation au cinéma… tout ce que je peux dire de plus ne sera qu’une goutte dans un océan. Mais, néanmoins, je vous invite, toutes et tous, à venir découvrir Giovanni et Giacomo, qui nous donnent une belle leçon de vie !
Pour en savoir plus
Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.
