Chronique de La chambre des diablesses, d’Isabelle Duquesnoy.
» Les formules magiques pour convoquer Lucifer étant récitées avec ferveur, Guibourg se masturba devant les cuisses de la marquise. Marie-Marguerite se détourna. Après trois ou quatre minutes, le sperme jaillit et fut recueilli dans le calice. Comme en échange, Mme de Montespan lui donna quelques gouttes de ses menstrues qu’elle avait apportées dans une tabatière. Et elle réclama une fiole de ce mélange de leurs fluides corporels.
– Pour verser dans la nourriture de Louis, murmura-t-elle. «
Isabelle Duquesnoy, La chambre des diablesses, Éditions Robert Laffont, 2023, p. 285.
Motivations initiales
Isabelle Duquesnoy est une auteure que je lis toujours avec plaisir et avidité. Quand j’ouvre un de ses romans historiques, je ne peux plus le refermer, il faut absolument que je tourne les pages avec frénésie !
Synopsis
Chez celle que l’on surnomme la Voisin, on peut croiser les grands du royaume et, parfois, les maîtresses attitrées du Roi-Soleil. Tous viennent pour des raisons différentes, qui pour une prédiction sur l’avenir, qui pour obtenir la mort d’une rivale… voire d’un mari alcoolique, dépensier ou infidèle.
Mais, à trop jouer avec les poudres et les fioles au contenu dangereux, la Voisin risque bien de se faire accuser de sorcellerie et de finir sur l’échafaud. Qu’importe, elle profite de l’instant, tire profit de chacun de ses clients et tente d’initier sa fille à son art.
De la gloire à l’échafaud, il n’y a qu’un tout petit pas et elle en payera le prix lorsque le roi aura eu connaissance de cela.
Avis
S’il y avait bien une sortie livresque que je ne voulais pas manquer, c’était bien celle-ci ! Je trépignais d’impatience depuis début janvier en sachant qu’Isabelle Duquesnoy allait encore nous proposer une histoire ou la revisite d’un moment de l’histoire de France avec panache et truculence !
Que vous dire mis à part de courir chez votre libraire le plus proche pour vous procurer cet ouvrage ? L’auteure prend le pari un peu fou et franchement osé de refaire vivre à son lecteur l’un des plus gros scandales de Versailles. En effet, sur cette affaire d’empoisonnement, de sorcellerie, d’autres auteurs ont déjà tellement surfé sur la vague que le pari pouvait s’avérer dangereux.
Effectivement… mais, chers amis, on parle ici d’Isabelle Duquesnoy, la grande dame qui nous avait livré l’histoire odieuse et pourtant délicieuse de La Pâqueline et de son rejeton Victor… Si je partais en confiance pour ma lecture, je dois admettre qu’en refermant ce livre, je me suis dit quelque chose du genre « qu’est-ce que je vais pouvoir lire après ça ? »… Parce que tout y est, un soupçon de folie et de truculence, une pincée de véracité historique et surtout la plume inimitable de l’auteure. Avec des tournures de phrases piquantes, presque dignes d’être des punchlines, on se marre seul(e) sans que le monde autour de nous ne comprenne pourquoi.
Pour certains, vous allez rire et sûrement pour d’autres ne pas comprendre ce que je raconte mais je trouve qu’Isabelle Duquesnoy est l’hybridation parfaite de Jean Teulé et de Camille Pascal. Attention, elle ne fait pas de la copie mais entre la gouaille de certains de ces personnage et la véracité de ses propos, on se retrouve entre deux auteurs qui me sont chers.
Que c’est appréciable ! Ce roman historique mérite cinq étoiles, il faut absolument le lire !
Pour en savoir plus
Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.
Ô grimoire ! 