Chronique de Ira Dei – T. 2 La part du Diable, de Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat.
« Peu m’importe qu’il m’aime ! Il faut qu’il m’écoute… Qu’il quémande mes conseils. Comme avant. J’ai berné les plus grands seigneurs de Constantinople, séduit les officiers les plus en vue. Et je suis éconduite par un simple barbare. Il ne m’écoute plus et refuse d’entendre la moindre parole de ma part au sujet de ton frère. »
Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat, Ira Dei – T. 2 La part du Diable, Dargaud, 2018, p. 15.
Motivations initiales
Voilà quelques mois, nous vous disions, dans la chronique du premier tome de cette série, qu’il n’allait pas falloir tarder à s’attaquer au tome 2. Mais encore fallait-il se le procurer… Cela n’a été possible que voici quelques semaines, il était donc temps de découvrir ce deuxième opus…
Synopsis
En Sicile, à l’automne 1040, tous nos héros sont à nouveau rassemblés, prêts, une fois encore, à s’opposer, à se battre, à se déchirer, à se trahir. Les byzantins sont là, renforcés par les Varègues de Harald, les Normands de Guillaume, et Robert. Sur le champ de bataille, ils sont du même côté, mais chacun, néanmoins, joue sa propre partition, avec ses propres objectifs. Face à eux, l’émir de Syracuse, qui représente la dynastie musulmane aghlabide, qui règne sur la Sicile depuis le début du IXe siècle. Et, ici, c’est à l’occasion de la bataille de Troina que le champ de bataille va rendre son verdict…
Mais même en dehors des combats, tous les coups sont permis. Robert n’a pas renoncé à son titre ; la mission réelle d’Étienne n’est toujours pas très claire…
Avis
La situation au XIe siècle était complexe, le scénario qui en est tiré ici souligne abondamment ces imbrications profondes et permanentes. Probablement, pour la majorité des lecteurs, la situation géopolitique de l’époque paraitra difficile à suivre – spécialistes du XIe siècle en Sicile, levez la main ! -, mais est-ce le fond de la question ? L’avantage de la bande-dessinée, pour raconter ce genre d’histoires, c’est que cela permet, en apportant par le dessin une représentation parfois plus facile à décrypter que l’écrit – une bataille est toujours confuse, mais il suffit de comprendre qui l’emporte et qui a été tué pour saisir l’essentiel.
Les dessins et les couleurs, parlons-en ! Les batailles sur fond rouge sombre, les scènes de désert lumineuses et écrasées de soleil, on est sur un camaïeu allant du jaune au rouge sombre, en passant par toutes les nuances orangées. C’est à la fois harmonieux et brutal.
Dans ce deuxième tome, qui clôture le premier cycle, les enjeux entre Étienne et Robert commencent à se préciser. Le troisième tome est déjà dans notre PAL, la question ne se posera pas de savoir quand et comment réussir à se le procurer. Alors, allez-vous nous rejoindre sous le soleil brûlant de Sicile ?
Pour en savoir plus
Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.
