Chronique de Jouir, de Sarah Barmak.
« Que veulent les femmes ? Ça, personne ne le sait, pas même les femmes elles-mêmes ! Peut-être faut-il en fait aborder la sexualité féminine comme un domaine qui s’apprend, se cultive, et dans lequel on s’améliore grâce à nos connaissances – comme la cuisine ou le jardinage. Le plaisir féminin est-il vraiment beaucoup plus compliqué que le mode d’emploi de votre IPad ou votre déclaration d’impôt ? »
Sarah Barmak, Jouir, Éditions de la Découverte, collection Zones, 2019, p. 75.
Motivations initiales
J’ai reçu cet essai dans le cadre du Grand Prix des Lectrices Elle. J’avoue que lorsque j’ai eu le livre entre les mains, j’ai un peu flippé car je sortais clairement de ma zone de confort… Mais dans la vie il faut être audacieux non ?!?
Synopsis
Sarah Barmak tente de présenter un bilan de nos connaissances, nos représentations, nos mentalités mais également les préjugés et les raccourcis sur le sexe féminin. L’essai se divise en quatre parties.
Dans un premier temps, l’auteure met en lumière le fait que, même si le monde est obsédé par le sexe, certain(e)s ont une peur féroce du plaisir. Cette analyse montre également – dans une seconde partie – que l’anatomie féminine est encore mal connue. En effet, lorsque l’on parle d’orgasme – troisième partie – la définition de celui-ci varie d’une femme à l’autre et même d’une femme à un homme. Enfin, le livre se conclue sur une partie qui tente de faire comprendre aux lecteurs que, ce que veulent les femmes, c’est uniquement s’amuser !
Avis
> L’avis de C
Je remercie Elle de nous avoir permis de lire ce livre ! Je pense que l’on devrait glisser cet essai au pied de millions de sapins de Noël pour que chacun puisse prendre conscience de la pression sociale qui peut parfois peser sur les épaules d’une femme.
Ce que j’ai particulièrement aimé dans cet ouvrage c’est qu’il est solidement construit, l’auteure a mené un travail de recherche titanesque – ça se sent dans les nombreuses références auxquelles elle fait allusion durant ces deux cent pages. Mais même s’il est un brin scientifique, il est également très vivant, très émouvant. Bref ce n’est pas barbant – comme peuvent l’être certains ouvrages à dimension scientifique et qui veulent le montrer -, et l’auteure s’attèle à désacraliser/démystifier l’orgasme féminin.
On apprend des tonnes de choses, par exemple sur Marie Bonaparte – pionnière de la psychanalyse en France -, une patiente de Freud, qui a pratiqué par deux fois une opération afin de déplacer son clitoris pour connaitre l’orgasme.
Une lecture qui est très éclairante, un must-have à avoir dans sa bibliothèque !