Chronique de Disparaître, de Mathieu Menegaux.
« Esther n’a pas ouvert la bouche. Elle essaie de se donner une contenance, mais se tord les mains au point de se faire mal. Les jointures blanchissent. Des larmes coulent. Depuis qu’Étienne a commencé son monologue, une faille s’est ouverte en elle. Chaque mot d’Étienne élargit un peu plus cette fissure. »
Mathieu Menegaux, Disparaître, Éditions Points, 2021, p. 179.
Motivations initiales
J’ai lu chaque roman de Mathieu Menegaux et à chaque fois j’ai eu l’impression de prendre un uppercut et d’être K.O… Alors forcément, une fois la parution en poche de cette histoire, je n’ai pas attendu et il a rejoint – sans aucune hésitation – ma PAL !
Synopsis
Paris, les abbesses. La foule s’agglutine autour d’une silhouette qui ne bouge plus. Les badauds ont juste entendu un cri effroyable dans un laps de temps très court et puis ils ont vu cette belle jeune fille morte sur le macadam. Mais comment une aussi jolie fille peut-elle en venir à se suicider ? Pour quelle raison étrange cette jeune femme a-t-elle choisi de se défenestrer ?
Saint-Jean-Cap-Ferrat. Sur une plage coquette et touristique, un jogger et son chien découvrent un cadavre rejeté par la mer. Qui est cet inconnu imberbe et sans aucune empreinte digitale, les questions fusent dans la tête du commissaire et de la procureure de Nice. Est-ce un règlement de compte, un suicide ?
Deux morts que tout semble opposer et pourtant deux histoires liées.
Avis
Mathieu Menegaux, pour moi, c’est une valeur sûre ! À chacun de ses ouvrages, je me retrouve au sol et je tente de me relever de l’uppercut fatal que je viens de me prendre.
Disparaître est un roman bien singulier et qui doit laisser pour certains un petit goût de trop peu ou d’inachevé à cause de sa construction. La particularité de cette histoire est que l’on connait la fin pratiquement dès les premières pages de notre lecture. Forcément, je me doute que certains lecteurs n’ont pas adhéré, certains lecteurs ont du trouver cela trop fade, pas assez travaillé. Moi en revanche, je trouve que le choix de l’auteur est brillant. Certes, on se doute fortement du dénouement de cette histoire, certes on arrive à connecter les faits et les idées de l’auteur très rapidement mais personnellement ça ne m’a pas du tout gêné et ça m’a même mis l’eau à la bouche et l’envie d’avancer à vitesse grand V pour savoir de quelle façon magistrale l’auteur allait se sortir de son histoire.
On ne lit pas ce roman, on le dévore. Mathieu Menegaux se frotte ici à une histoire ayant des allures de thriller, le tout réalisé avec une écriture au couteau bien tranchante, qui ne laisse place à aucun happy end. C’est fluide, c’est un brin voyeur et c’est un véritable page-turner. Bref, j’ai adhéré et je vous le conseille. Même si ce n’est pas un coup de cœur, j’ai beaucoup aimé cette histoire d’amour loupée et qui se termine de façon tragique, un peu comme Roméo et Juliette, mais en bien moins glamour.
