Chronique de On était des poissons, de Nathalie Kuperman.
« J’étais, à ce moment précis, sans émotion. Et, si j’essaie de retrouver la trace d’un sentiment, je crois que j’étais fière d’appartenir à la race des poissons. C’était l’un des derniers cadeaux que m’offrait ma mère en me hissant jusqu’à elle avant qu’elle ne me lâche et que je ne m’enfonce dans des eaux vertigineusement profondes. »
Nathalie Kuperman, On était des poissons, Flammarion, 2021, p.98.
Motivations initiales
J’ai vu ce roman à de nombreuses reprises sur les réseaux sociaux. Le retrouver dans la sélection du Prix du Livre France Bleu – Page des Libraires était du coup une bonne chose, occasion de me faire ma propre opinion sur ce livre que beaucoup encensent !
Synopsis
France, côte d’Azur. Alice et sa fille Agathe arrivent pour séjourner sur la côte, profiter de la douceur du soleil et du bruit si particulier des vagues. Si tout semble s’organiser à merveille dans la tête de la petite Agathe, dans la réalité c’est autre chose…
Sa mère vit à moitié dans le monde réel et à moitié dans un monde imaginaire qui fonctionne à sa façon, et dans lequel elle peut laisser sa fille seule sur la plage pour partir nager au loin et ne revenir qu’à la nuit tombée.
Agathe aime sa mère, elle voudrait tant la sauver de ses démons, la sortir de l’ombre. Mais du haut de ses onze ans, elle va comprendre que la vie est parfois mal foutue et qu’elle ne fait pas toujours de beaux cadeaux.
Avis
J’ai vu énormément de critiques élogieuses de ce roman. Alors vous qui commencez à me connaître, vous savez que j’ai tendance à me méfier des livre encensés par la critique… Forcément, en ouvrant ce livre, j’avais de nombreuses appréhensions !
Nathalie Kuperman nous livre ici une histoire triste et dure, une histoire qui n’épargne pas son lectorat. Les personnages sont très travaillés, ils traînent tous un passé douloureux, ils ont tous des failles… Alice est sans nul doute celle qui a eu le plus de mal à se construire : elle ne vit plus qu’à moitié dans notre monde, et s’en est choisi et fabriqué un autre. À l’inverse de sa mère, la petite Agathe semble réfléchie, posée et mesure les risques et les interdits. En parcourant les pages, on comprend vite que l’adulte n’est pas Alice mais Agathe, obligée de grandir trop vite… Alors qu’Alice est comme un funambule, prête à basculer au moindre claquement de doigt, la pauvre gamine assiste à la déchéance de sa mère.
L’auteure met en lumière une relation mère/fille particulière, une relation en mode « je t’aime… moi non plus ». Parfois ça sent la haine, le dégoût et la colère mais grâce à Agathe, c’est l’amour qui triomphe, elle admire sa mère, elle est prête à tout pour lui plaire. Clairement, l’exploitation de cette relation bancale entre la mère et la fille est un point fort de ce livre.
Alors ce livre devrait être un coup de cœur, et pourtant non ! Pendant plus de deux cent pages, j’ai peiné sur cette lecture, en mode « je suis sur le bord du chemin »… Impossible de prendre le bon wagon, avec un sentiment de « trop » : trop lourd, trop étouffant, trop dur, trop, trop… Trop ! La magie n’a pas opéré sur moi… Peut-être parce que les relations mère/fille sont un sujet sensible pour moi ?
Bref, du point de vue de la lecture, je ne peux pas dire autre chose que « c’est un gros flop pour moi ». Attention, cela ne veut pas dire – et c’est ce que j’ai essayé d’exprimer dans cette chronique – que le sujet ne me semble pas important, riche, sérieux, profond. Mais l’auteure n’est pas parvenue à me prendre par la main pour me raconter l’histoire d’Alice et Agathe. Dommage !

Il me tente bien !
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C’est un beau roman, mais personnellement il ne m’a pas du tout touché…
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Il me tentait également et dans ma liste d’envies mais je n’arrive pas à me décider…. Un pressentiment peut-être 😉
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Peut-être 🤔 ! Malgré tout, l’auteur fait un travail incroyable pour mettre en lumière une relation destructrice entre une mère et sa fille.
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C’est ce qui m’attirait… Peut-être si la bibliothèque l’a 😉
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