Chronique de Le chœur des femmes, d’Aude Mermilliod, d’après Martin Winckler.
« – Les situations d’intersexualité sont des variantes au développement sexuel, pas des maladies. Des variantes qui compliquent beaucoup la vie en raison des conventions sociales, culturelles ou religieuses. Mais vous n’êtes ni malade ni un monstre, et ne laissez personne dire une chose pareille à votre sujet ! »
Aude Mermilliod, Le chœur des femmes, Le Lombard, 2021, p. 156.
Motivations initiales
Nous avons reçu ce bel ouvrage de la part des Éditions du Lombard. Si mon binôme connaissait et avait déjà lu le roman Martin Winckler, moi je ne connaissais pas du tout cette histoire ! Par un après-midi plein de grisaille parisienne, j’ai décidé d’entamer ce roman graphique…
Synopsis.
Elles s’appellent Sabrina, Catherine, Geneviève, Cécile. Elles ont toutes un point commun, elles n’arrivent pas à faire confiance aux médecins et en particulier aux gynécologues. Elles leurs reprochent toutes la même chose : ils ne les écoutent pas et appliquent les crédos de la médecine à la lettre plutôt que de se préoccuper du bien-être de leurs patientes…
Et si quelqu’un était capable d’entendre la détresse de ces femmes ? Et si un médecin était capable de faire preuve d’empathie à leur égard ? Et si Jean était la personne qui allait briser les codes de la profession ?
Avis
J’ai lu ce roman graphique d’une traite. Le monde autour de moi s’est figé. J’avais besoin de croire que quelqu’un était capable d’entendre que la femme n’est pas uniquement un ventre, qu’un examen gynécologique ce n’est pas agréable « même si c’est pour notre bien » et, enfin, que, non, les règles ne sont pas obligatoirement un moment à l’occasion duquel il est normal de devoir avaler une boîte d’opiacés pour obtenir un soulagement de quelques minutes… Merci docteur Karma !
Ici, le lecteur comprend vite que deux visions de la médecine s’opposent drastiquement. D’un côté, nous avons les pratiques médicales exercées pour le petit confort du médecin où la patiente est catégorisée comme « une chieuse, une douillette »… Et de l’autre, une pratique basée sur l’écoute, le dialogue et la bienveillance.
Au delà de l’exercice de la médecine, ce roman graphique dresse le portrait de plusieurs femmes – sous forme d’incursion entre les dessins d’Aude Mermilliod -, qui ont besoin d’aide ou d’être rassurées. Elles sont toutes touchantes et vont vous émouvoir aux larmes.
J’ai aimé la place qu’occupe le corps de la femme dans cette histoire : pas de discriminations sur le poids, la taille, l’âge ou bien encore l’orientation sexuelle. Cette histoire est pleine d’humanisme et, par les temps qui courent, ça fait du bien !
Un album rempli de bienveillance, d’une douceur incroyable qui mérite que vous le lisiez…

Je connais le roman de nom, mais me connaissant, je lirais bien plus facilement ce roman graphique qui semble dépeindre la médecine comme elle devrait l’être… Bienveillante et humaine !
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