Chronique de La chambre des dupes, de Camille Pascal.
« Jamais Louis ne s’était trouvé face à une telle résistance ; il se consumait, elle s’éventait, il se désespérait, elle souriait, il grondait, elle pouffait. La jeune femme n’abandonnait même pas le bout d’un téton, car elle avait d’abord des exigences qu’elle entendait voir satisfaites avant de satisfaire à celles du roi. »
Camille Pascal, La chambre des dupes, Éditions Plon, 2020, p. 114.
Motivations initiales
J’ai dévoré le précédent roman historique de l’auteur – L’été des quatre rois – alors vous vous doutez bien que lorsque ce second roman est paru, j’ai été de suite l’acheter ! Mais le manque de temps et les diverses obligations ont fait qu’il a attendu sagement dans ma PAL depuis septembre 2020 ! Quelle honte !
Synopsis
Royaume de France. Année 1741. Alors que la guerre de Succession d’Autriche est déclarée depuis un an et que les ennemis de la France rêvent de voir la monarchie s’écrouler, Louis XV se révèle être parfois inapte à prendre des décisions concernant la guerre et préfère courir le gibier dans les bois ou la donzelle à Versailles.
Le roi est un amoureux de l’amour. Quand il aime sincèrement, il se consume et le monde autour de lui n’existe plus. Après des amourettes et une maitresse royale, Louis XV redécouvre les joies de l’amour et du désir ardent avec Marie-Anne de Mailly-Nesle…
La jeune femme lui résiste et compte bien voir ses attentes comblées avant de se donner au roi. Mais elle devrait prendre garde, la passion finit toujours par s’essouffler et la disgrâce n’est jamais bien loin…
Avis
Ce roman historique est comme une délicieuse création pâtissière réalisée par un grand chef, on prend le temps de le savourer, de se délecter de cette immersion dans la vie intime – voire vie sexuelle – de celui que l’on surnomme le « Bien-aimé ».
Dès les première pages, le talent de l’auteur opère très rapidement. Je retrouve là une verve impossible à égaler, une justesse dans les faits relatés, le tout avec une pointe d’humour ou une phrase un peu leste quand il le faut. J’aime cette justesse dans l’écriture, cette finesse d’esprit que l’on ressent dans le déroulé de cette histoire. Et, d’autant plus quand vous écrivez sur la vie amoureuse et sexuelle d’un individu, cette capacité à choisir la juste phrase est essentielle, car c’est le seul barrage qui évite de tomber dans le voyeurisme scabreux, la lourdeur qui met mal à l’aise. Ici, rien de tout cela, on se surprend même à rêver de connaître la même idylle au plus près des fastes de la monarchie française, ou de ressentir le désir qui vous prend aux tripes comme Louis XV lorsqu’il brûle de passion pour la jeune Marie-Anne.
Mais les qualités de ce roman ne s’arrêtent pas là. Camille Pascal a ce talent fou qui fait que, quand il nous décrit la vie de cour, les repas fastueux, les étoffes précieuses, les tabatières en ivoire, l’ornement des tables, nous quittons notre XXIe siècle et nous y sommes, comme si nous étions un courtisan, plongé dans les intrigues politiques d’un monde en guerre. C’est tout simplement brillant !
Je pense que vous l’aurez compris : je vous recommande très chaudement ce roman historique qui oscille entre romance shakespearienne et comédie burlesque ! C’est sans conteste l’une de mes plus belles lectures de 2021 !

J’ai commencé à le lire en audio et puis abandonné mais je ne sais plus pourquoi et tout cas pas par manque d’intérêt mais peut-être plus qu’en audio j’avais du mal à « fixer » les personnages et peut-être n’étais-je pas assez disponible à l’époque…. A reprendre donc en papier à l’occasion 🙂
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Je te comprends, il y a énormément de personnages… Mais je pense qu’il faut vraiment que tu réessayes de le lire en version papier !
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