Drame, Psychologique, Roman, Thrillers

La remplaçante

Chronique de La remplaçante, de Michelle Frances.

« Emma cachait quelque chose. Pas seulement le fait d’avoir enjolivé l’intitulé de son ancien poste, ce qui constituait, somme toute, un crime assez répandu dans cette industrie si compétitive, mais aussi la raison de son départ. Elle leur avait dit que son contrat avait pris fin. Mensonge, à en croire Elaine.

Carrie eut l’impression de retrouver une certaine emprise sur sa situation précaire. Si ça se trouve, Emma n’était pas le jeune prodige que tout le monde voyait en elle. Qu’est-ce qu’Elaine avait dit, déjà ? Elle avait « tout foutu en l’air ». »

Michelle Frances, La remplaçante, Archipoche, 2022, p. 125-126.

Motivations initiales

Dans le catalogue d’Archipoche, cette Remplaçante paraissait plutôt intéressante. Et c’était l’occasion de découvrir une auteur britannique, Michelle Frances, dont nous n’avions encore rien lu. Il ne faut jamais rater une occasion…

Synopsis

Carrie est productrice. Elle vient de parvenir à faire signer son propre mari, Adrian, dans l’agence pour laquelle elle travailler, sachant qu’il vient d’obtenir un Bafta, la récompense suprême pour les séries en Angleterre. Tout semble donc aller à merveille dans ce couple à succès, qui a su, en plus, se préserver.

Mais, alors qu’ils sont tous les deux fermement décidés à vivre d’abord et avant tout pour leur métier, voilà qu’à 42 ans, Carrie tombe enceinte. Sans que cela ait été programmé, voulu, préparé. Sa première réaction est de ne pas garder l’enfant, mais, petit à petit, elle réalise que c’est probablement sa dernière chance. Et elle décide finalement de ne pas laisser passer cette chance. Néanmoins, elle se sent tout sauf prête, et Rory, une fois né, l’épuise. Adrian, de son côté, semble avoir décidé de ne faire aucun effort.

Mais surtout, cette naissance fait que Carrie doit être remplacée, au travail. Le poste est confié à Emma, une jeune femme dynamique, efficace… et très ambitieuse, semble-t-il. En tout cas, elle semble prête à tout pour parvenir à ses fins. Mais, justement, quels sont exactement ses objectifs ?

Avis

Le livre commence de façon assez classique, pour un thriller psychologique. Emma semble brillante, mais elle parait également cacher quelque chose. Adrian, lui, est clairement le type d’homme qui a décidé, une bonne fois pour toute, de ne rien laisser le détourner de son propre succès. Carrie, elle, apparait rapidement comme particulièrement fragilisée par cette grossesse. Et cela ne semble pas très étonnant : comment imaginer que cette période si particulière ne soit pas un bouleversement profond ? On comprend rapidement que c’est autour de ce que Carrie est en train de vivre, et de la manière dont elle va progressivement se sentir exclue de ce qui constituait l’essentiel de sa vie jusque-là, que l’intrigue va se nouer.

Mais voilà que, avant même la moitié du livre, un nouvel élément apparaît, qui donne à l’histoire un tout autre aspect. Un twist dont je ne dirai rien, pour ne pas spoiler. Mais qui redistribue, au moins en partie, les cartes, et qui fait apparaître les différents protagonistes sous un éclairage assez différent.

Pourtant, on ne voit pas bien comment l’auteure va encore étirer cette histoire sur encore 250 pages. Parce que je ne l’ai pas précisé, mais le livre compte 475 pages. C’est néanmoins un élément important de ce qui suit. Ce livre s’inscrit dans tout ce courant qui veut, semble-t-il, qu’un livre de moins de 400 pages ne soit pas intéressant, depuis quelques années. Et, précisément, il va falloir à l’auteure encore quelques twist pour relancer, de-ci, de-là, l’intérêt, pour tenir la longueur.

Je crois, pour être honnête, que j’aurais préféré lire deux livres, avec le premier twist arrivant en conclusion du premier livre, les autres permettant de construire une deuxième histoire. Attention, ce n’est pas un mauvais livre, et cela plaira à beaucoup de lecteurs et lectrices. Mais il me semble qu’il était possible, en se centrant sur une des deux histoires qui nous sont racontées ici, de faire plus vif, plus nerveux et, au final, plus efficace.

Ça se lit bien, ça fonctionne, mais on pouvait certainement gagner en peps en concentrant davantage le récit… En tout cas, il ne faut pas que cela vous décourage d’aller découvrir l’univers impitoyable des producteurs de séries à succès !

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

2 réflexions au sujet de “La remplaçante”

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