Manga

Yûna de la pension Yuragi – T.1

Chronique de Yûna de la pension Yuragi – T.1, de Tadahiro Miura.

« Quoi ? Un rendez-vous ? Ce serait un rendez-vous ? Mais on a beau partager la même chambre, on n’est pas ensemble. Si un garçon et une fille sortent à deux, c’est forcément en amoureux ? Qu’est-ce qu’en pense Yûna ? »

Tadahiro Miura, Yûna de la pension Yuragi – T.1, Éditions Pika Edition Shonen, 2018, p. 172.

Motivations initiales

Lors d’un précédent post, nous avions parlé du manga Darling in the Franxx et évoqué le fan service. Le fanserv est une pratique essentiellement vue dans les mangas et les animes qui alimente les fantasmes du public avec du contenu transgressif avec une forte connotation érotique. Yûna de la pension Yuragi n’est certes pas le premier représentant du genre mais est un très bon exemple, faisant du fan service, le centre de son récit.

Synopsis

Kogarashi Fuyuzora est un médium capable de voir et de purifier les esprits. Malheureusement pour lui, avec un tel pouvoir, les esprits n’hésitent pas à le posséder pour continuer de vivre dans notre monde. Un jour, possédé par l’esprit d’un trader, le médium fait de mauvais placements et s’endette très fortement. Fuyuzora est alors obligé d’accepter tous types de boulots et va se voir confier la mission de purifier la pension Yuragi de son fantôme. Entre ces murs, notre héros va faire la connaissance de Yûna, jeune fille fantomatique n’arrivant pas à monter au ciel, et de l’ensemble des pensionnaires, inspirées du folklore japonais.

Avis

Yûna de la pension Yuragi est un mélange de deux genres du manga : le fan service et le harem  – c’est-à-dire que le personnage principal doit cohabiter avec des personnages du sexe opposé.

Fuyuzora se retrouve au fur et à mesure de la lecture entouré de jeunes femmes qui, face aux attentions, à la gentillesse et aux capacités de notre héros vont succomber à son charme. Chaque chapitre est une mini-histoire centrée sur un protagoniste ou un évènement et se termine toujours par une situation scabreuse.  L’humour est omniprésent et c’est très agréable de suivre les personnages au fil des saisons.

On est sur une série – terminée – qui est assez longue puisqu’elle compte vingt-quatre tomes, l’auteur a pris tout son temps pour développer les personnalités, les relations et installer son intrigue.

Yûna de la pension Yugari se démarque du genre, avec ses personnages qui, au fil du récit, sont de plus en plus blasés de finir le chapitre deshabillés, alors que, d’habitude, le pic humoristique – ou la chute – tient au fait que le héros subit une correction plus ou moins salées, après avoir vu l’intimité d’une de ses colocataires.

Ici, les personnages évoluent et les références aux évènements passés sont fréquentes, mettant en avant une vraie progression du récit. Le lecteur ne se retrouve pas confronté à une histoire figée dans le temps.

Le dessin est certes classique, que l’on a l’habitude de voir mais avouons qu’il a le mérite de mettre parfaitement en valeur les personnages, qui sont tous plus attachants les uns que les autres.

Les filles sont toutes uniques et avec des personnalités détonantes. Elles sortent assez vite des stéréotypes du genre harem.

Fuyuzora est un très bon personnage masculin, talentueux dans de nombreux domaines (il a été possédé par beaucoup, beaucoup d’esprits) au point de créer un comique de répétition quand on le retrouve, dans chaque chapitre, à exercer avec perfection des professions improbables.

Le fait d’être face à des entités folkloriques permet de garder un certain flou dans le rapport âge / physique des personnages rendant l’œuvre un peu moins douteuse que les autres du genre.

Un manga plein de bonne humeur, qui arrivera à redonner le sourire à tout lecteur de plus de 16 ans.

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

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