Le Manufacturier

Chronique de Le Manufacturier, de Mattias Köping.

« Que faire ? Milovan avait du grain à moudre. Pour la première fois depuis le massacre de sa famille, quelqu’un était en mesure de lui en apprendre un peu sur les Lions de Serbie et Dragoljub. »

Mattias Köping, Le Manufacturier, Éditions Ring, 2018, p. 70.

Motivations initiales

J’ai découvert cet auteur par pur hasard dans les rayons de la librairie le Griffe Noire. Si vous nous suivez, vous savez que l’un de nous deux aime tout ce qui est très noir, violent et avec du sang sur les murs ; suite à la lecture de l’ouvrage Les démoniaques, qui m’a valu une nuit sans dormir, j’ai voulu voir si l’auteur arrivait à maintenir la barre dans ses autres ouvrages.

Synopsis

Yougoslavie, novembre 1991. Les groupes paramilitaires serbes ravagent la Yougoslavie. Ils n’hésitent pas à massacrer des familles entières de croates et à commettre les pires atrocités sans se soucier des dommages collatéraux que cela peut entrainer. Milovan est un de ces enfants qui a survécu après avoir vu sa famille se faire violenter et exécuter sous ses yeux.

Le Havre, avril 2017. Une scène de crime particulièrement abominable vient d’être découverte dans un transformateur. Les victimes sont une mère et son bébé, torturés et démembrés. Ces deux victimes sont celles du Manufacturier, un tueur sanguinaire qui vend les films de ses crimes sur le net. Vladimir Radiche, flic aux pratiques douteuses et sans conscience, n’a plus qu’un objectif, arrêter ce tueur coûte que coûte.

Les trajectoires de Milovan et de Vladimir Radiche vont être amenées à se croiser et cela va faire resurgir les fantômes du passé.

Avis

Âmes sensibles, passez votre chemin ! En revanche, si vous êtes adepte des destins noirs et sans espoir, cette histoire sordide est faite pour vous !

Je vous l’ai dit, j’ai découvert Mattias Köping un peu par hasard grâce à la Librairie la Griffe Noire. Moi qui aime le sang sur les murs, les histoires sans espoir avec des meurtres ultra-violents, j’ai dévoré Les démoniaques. Alors quand j’ai vu qu’il restait un gros parpaing du même auteur qui promettait d’être – je cite – « un livre dont on se souviendra encore dans cinquante ans », je n’ai pas hésité une seule seconde à le lire !

D’habitude, j’ai beaucoup de mal avec les histoires qui se croisent où qui se déroulent en parallèle mais ici, Mattias Köping a su me happer, me balader comme il le voulait entre la ville du Havre et diverses pays de l’Est. J’ai tourné les pages avec avidité, croyant savoir ce qui allait se passer mais allant de surprise en surprise. Eh oui, l’auteur nous balade comme il veut et autant qu’il veut !

Côté violence, croyez-moi, j’en ai eu pour mon argent et, par moment, j’ai même dû fermer les yeux en me demandant où l’auteur allait chercher des meurtres si barbares ! Ça donne le vertige, les destins des personnages se croisent et ont pour seul point commun la violence et la haine. C’est ahurissant, époustouflant et malheureusement terriblement plausible – on a bien vu de grands criminels de guerre s’en sortir et couler des jours heureux, non ?

À chaque page, on a l’impression de toucher le fond de la noirceur de l’âme humaine mais on creuse encore et toujours plus loin… Hémoglobine, fanatisme religieux, viols, prostitution, crimes barbares, etc… Tout est vraiment bien pensé, bien ficelé et fait que Le Manufacturier est un livre qu’il faut absolument lire si on a les tripes bien accrochées, et dont il faut parler car malheureusement, il ne fait pas grand bruit, noyé sous le poids médiatique de certains auteurs de thriller. Mattias Köping a tout d’un grand, et c’est vraiment un auteur à suivre…

L’écriture tranchante et addictive de l’auteur saisit le lecteur à la gorge et l’oblige à ne plus le lâcher pendant plus de cinq cent pages. Un grand moment de lecture, d’évasion, de spectacle, avec des coups de théâtre qui font qu’on en redemande encore malgré la noirceur de cette histoire.

Sans nul doute, le livre le plus noir et violent que j’ai pu lire et venant de moi, c’est un sacré trophée que décroche là Mattias Köping ! Je n’ai qu’une chose à dire, vivement le prochain.

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site Place des libraires.