Chronique de Jusqu’au dernier, de Jérôme Félix & Paul Gastine.
〰️〰️
« – Si notre ami ou son compagnon repartent d’ici, ils raconteront partout que vous étiez tous prêts à sacrifier un marmot pour éviter d’avoir à vous battre, messieurs ! Une histoire pareille ferait de vous les pires lâches de tout l’Ouest et là… ce n’est pas votre gouverneur qui vous refusera le train, mais mes patrons ! » Jérôme Félix & Paul Gastine, Jusqu’au dernier, Bamboo Édition (Grand Angle), 2019, p. 59.
〰️〰️
AVIS : Visuellement, cet album est une vraie réussite ! Les dessins embarquent le lecteur dans un grand voyage vers l’Ouest, alors que l’arrivée du chemin de fer dans les villes marque une véritable transition… que certains tentent de régler à coup de Colt. C’est finement fait ! Au niveau des illustrations, ce que j’ai particulièrement aimé, c’est l’abondance des éléments naturels, forêts, rochers, rivières, grandes plaines… tout y est pour faire voyager le lecteur. Les décors sont vraiment grandioses ! Les personnages eux aussi ne manquent pas de finesse, ainsi on peut lire sur le visage de Russell le temps qui passe, la vie que l’a usé, et, sur celui de Bennett, son côté simplet. Les dessins sont tellement explicites qu’à aucun moment de l’album les auteurs n’ont besoin de mots pour nous faire comprendre que le garçon est un simple d’esprit… Côté scénario, le lecteur en a pour son argent – et, vu le prix d’une BD, heureusement – ! On va de rebondissement en rebondissement et il y a certaines morts que l’on ne sent pas venir !!! Les auteurs de cet album arrivent à nous faire osciller entre violence, amour, déception et rêve d’un avenir meilleur. Je trouve ça absolument formidable d’arriver en une soixantaine de pages à faire ressentir aux lecteurs toutes ces sensations, sans jamais perdre le fil conducteur de l’histoire ni que le lecteur soit perdu ! Un gros coup de cœur pour cet album à la cover splendide et à l’histoire captivante ! Une très bonne idée de BD à glisser sous le sapin. Surtout ne passez pas à côté ! #jusquaudernier #bambooedition #maisondumondeaddict #thedammann #bilanlecture #bookstagram #livrestagram #igersfrance #bd
Chronique de Où vont les fils ?, de Olivier Frébourg.
〰️〰️
« Dans mon enfance, le magasin où allait ma mère pour des cadeaux de naissance se trouvait dans le centre-ville à côté du magasin de jouets Le Dauphin et du cinéma Le Royal. Les trois ont disparu comme la librairie La Licorne. Les commerces sont désormais des parallélépipèdes métalliques, dans des zones périurbaines. Ce décentrage est aussi celui de ma génération. Nous sommes les enfants des ronds-points, tournant autour de la verticalité sans nous y accrocher. » Olivier Frébourg, Où vont les fils ?, Mercure de France, 2019, p. 14.
〰️〰️
AVIS : On pourrait penser, au démarrage, que ce livre tourne autour de la séparation, de la fin du couple. Mais, en fait, non. On ne sait en fait rien des raisons pour lesquelles elle est partie, ce n’est tout simplement pas le sujet. Certes, c’est la rupture qui amène cet homme à cet état. Mais même s’il semble très atteint par ce qu’il vit comme une trahison, et s’il a visiblement du mal à passer à autre chose, son interrogation porte bien davantage sur ce qui suit – c’est à dire sa relation avec ses fils – que sur la fin de l’amour. Mais surtout, ce qui me frappe, c’est l’impression d’une génération de transition : la génération née dans les années 60 a en effet eu à affronter la transition entre des valeurs collectives et des valeurs individuelles. D’exception, le divorce est devenu une généralité ; la libération des mœurs s’est fracassée sur l’apparition du SIDA ; la religion a laissé une place, bientôt occupée par le dieu « argent ». Mais l’une des interrogations qui traverse ce livre, c’est la question de ce que l’on transmet à ses enfants. Une question qui se pose, on s’en doute, aussi bien aux mères qu’aux pères, surtout depuis que les « nouveaux pères » existent. Que leur laisse-t-on, déjà, si l’on a échoué dans la stabilité du couple ? Leur laisse-t-on de la colère, de la souffrance, de la douleur ? Essai qui n’en est pas, ce livre est plutôt une réflexion poétique sur le passage du temps… #oùvontlesfils #mercuredefrance #gplectriceselle #grandprixdeslectriceselle2020 #bookstagram #instalivre #bilanlecture #olivierfrebourg
Chronique de Feu et sang – T.1, de George R. R Martin.
〰️〰️
« On raconte que le roi la tua lui-même, arrachant son cœur avec Feunoyr pour le donner à manger à ses molosses. Mais même morte, Tyanna de la Tour eut sa vengeance, car il en advint précisément comme elle l’avait promis. La lune fit un cycle, puis un autre, et, dans le noir de la nuit, la reine Elinor accoucha elle aussi d’un enfant malformé et mort-né, un garçon dénué d’yeux avec des ailes rudimentaires. » George R. R. Martin, Feu et sang – T. 1, Éditions Pygmalion, 2018, p. 130.
〰️〰️
AVIS : Un véritable coup de cœur ! Savoir lier le style historique avec l’univers fantastique, c’est difficile, mais George Martin a tenté le coup et il s’en tire comme un chef ! Nous voilà plongés dans un livre qui, avec sa stylistique, pourrait tout aussi bien nous parler de l’histoire de France. Sauf qu’ici, c’est à la dynastie des Targaryen, grands oubliés de la série évènement qui était encore diffusée l’été dernier, que nous avons affaire. Grâce à ce livre, nous pouvons enfin savoir qui étaient les Targaryen, comment ils se sont emparés aussi durablement des Sept Couronnes et comment chaque membre de la dynastie les a administrées.
Le principe même de ce livre ne peut pas ne pas nous rappeler le Silmarillion, de Tolkien. Et c’est tellement vrai que, entre le moment où George R. R. Martin a évoqué pour la première fois ce projet et celui où son nom officiel, Fire & Blood, a été annoncé, il a été surnommé GRRMarillion. Ce tome 1 – qui est en fait la moitié du tome 1 américain initial – regroupe onze histoires, couvrant une période d’environ 100 ans. Le deuxième tome, pour sa part, couvre 36 ans, au travers de 13 histoires. Un deuxième tome est prévu en anglais… mais sa parution n’est pas annoncée, elle n’est pas prioritaire pour George Martin…
Pour tous les amateurs de fantasy médiévale, d’histoire et de politique, et naturellement pour tous les amateurs de Game of Thrones, pour c’est un livre Targaryennement recommandé ! :-)) #feuetsang #feuetsangpartie1 #georgemartin #westeros #targaryen #septcouronnes #gameofthrones #bookstagram #livrestagram #livreaddict #bilanlecture #got #pygmalion
Chronique de Goal – T. 1 Coups francs et coups fourrés, d’Antoine Griezmann.
〰️〰️
« Il fallait qu’il reste focalisé sur sa mission. Pour commencer, il allait devoir passer le mur de la défense : les « Twins », comme on les appelait, Paulo et David Ramirez, les fameux jumeaux. Aussi inséparables dans la vie que sur le terrain, ces deux armoires à glace représentaient un obstacle quasi-insurmontable. Des années durant, Pelves les avaient entraînés à anticiper, à intercepter, à tacler. On ne comptait plus les attaquants qui s’étaient cassés les dents sur ce redoutable duo. » Antoine Griezmann, Goal – T. 1 Coups francs et coups fourrés, Éditions Michel Lafon, 2017, p. 73.
〰️〰️
AVIS de #bebechat : J’ai tout simplement adoré ce livre ! Même s’il ne s’agit pas d’une biographie d’Antoine Griezmann, et que certains éléments de ces aventures sont inventés, la trame est tout de même inspirée de ce qu’il a réellement vécu.
Évidemment, cela fait rêver – surtout quand Antoine Griezmann est un modèle et que l’on joue au foot… et que l’on a 11 ans depuis peu -, de s’imaginer vivre une situation de ce type. En plus, depuis cette année, je joue en U13, alors, évidemment, tout cela me parle !
En plus, Calamity Djib’ a l’air d’être un super copain, toujours en train de faire des blagues. Ça aussi, c’est cool !
Alors j’ai vraiment hâte de lire les tomes 2 et 3, qui m’attendent déjà, et toute la série – le tome 10 est sorti en octobre dernier. Et je le conseille à tous les enfants de mon âge : même s’ils n’aiment pas le foot, c’est d’abord l’histoire de ce que l’on peut faire si l’on à vraiment envie ! #antoinegriezmann #goal #football #equipedefrance #michellafon #michellafonjeunesse #macon #debutdecarriere #lesavisdebebechat #bookstagram #livrestagram #bilanlecture #jamaissansmonlivre
Chronique de Une famille presque normale, de M. T. Edvardsson.
〰️〰️
« Je lui ai servi un couplet sur le fait que les techniques modernes, qui permettent d’être joignables en permanence, nous ont habitués au luxe de toujours savoir où était notre fille. Au fond, il n’y avait aucune raison de s’inquiéter.
– Elle va sûrement bientôt débarquer au pas de course.
Mais en même temps, une inquiétude lancinante croissait dans mon ventre. Être parent, c’est ne jamais pouvoir se détendre. » M. T. Edvardsson, Une famille presque normale, Sonatine Éditions, 2019, p. 33.
〰️〰️
AVIS : La première partie, celle à l’occasion de laquelle on suit l’affaire et son évolution du point de vue d’Adam Sandell, correspond globalement à un policier. Il ne sait rien, il cherche à comprendre. Mais ses réflexions et ses investigations sont autant liées à des événements antérieurs, sans lien direct avec l’affaire, qu’avec la recherche de la « vérité ». La deuxième partie, à l’occasion de laquelle on accompagne Stella, alors qu’elle est en prison, ne ressemble pas vraiment à un policier, plutôt à un récit de prison, d’enfermement. Elle sait, mais elle ne nous dit rien. On n’apprend quasiment rien sur ce qui s’est réellement passé.
Enfin, dans la troisième partie, c’est Ulrika, la mère, qui est la narratrice. On suit alors essentiellement le procès. Et, finalement, le « twist » de la fin en est un sans en être un, puisque l’on se doute depuis le début de l’essentiel. Mais tout cela reste intéressant si l’on lit ce livre non pas comme un policier, mais comme une réflexion sur le mensonge, les non-dits, les secrets dans les familles. Finalement, la normalité serait-elle le mensonge ? Le sujet est intéressant, naturellement. Mais le policier est-il là ? #unefamillepresquenormale #sonatine #sonatineeditions #grandprixdeslectriceselle2020 #bilanlecture #bookstagram #livrestagram #livreaddict