Chronique de Fouché – T. 3 L’homme d’État, de Nicolas Juncker et Patrick Mallet.
« Je ne sais pas ce qui me chagrine le plus, Maillocheau… Que l’Empire s’effondre dans le plus grand des fracas jamais entendus… ou que je n’y sois strictement pour rien. »
Nicolas Juncker, Patrick Mallet, Fouché – T. 3 L’homme d’État, Éditions Les Arènes, 2019, p. 42-43.
Motivations initiales
Grâce aux Éditions Les Arènes, nous avions pu découvrir le tome 1 de cette série consacré à ce personnage incroyable mais assez méconnu qu’est Fouché… et nous y avons pris goût. Il était donc logique de nous attaquer à ce troisième et dernier tome !
Synopsis
Après avoir traversé, dans les deux premiers tomes, la période révolutionnaire, le Directoire et le Consulat, et avoir survécu aux inimitiés de Robespierre ou de Lucien Bonaparte, on retrouve Fouché qui, après une phase de retrait, fait son retour aux affaires, en mars 1804.
La période est, pour le moins, agitée : les complots se succèdent. Cadoudal, le duc d’Enghien, le comte d’Entraigues, La Haye Saint-Hilaire, le comte de Puisaye, Drake, Rumbold, Prigent… Chacun semble décidé à tenter sa chance. Mais Fouché, depuis le Ministère de la police, veille. À Bonaparte les guerres extérieures, à Fouché la sécurité intérieure !
Une fois de plus, Talleyrand tente d’embarquer Fouché dans une « aventure », qui vise à débarrasser la France de Napoléon. Mais Fouché n’est pas le seul à avoir des espions. Talleyrand est révoqué – à l’occasion, Napoléon lui assène le célèbre « vous êtes de la merde dans un bas de soie » – ; Fouché conserve son ministère.
Grâce à son réseau de renseignement, Fouché anticipe. Quand les anglais attaquent la Belgique, en 1809, il n’hésite pas, reforme la Garde nationale, et lève des troupes. Il sauve ainsi l’Empire, et trouve sa récompense en obtenant le titre de duc d’Otrante. Il prend de plus en plus d’importance, entretient une correspondance abondante avec tout ce que l’Europe compte d’hommes de pouvoir, et suit sa propre politique. Contre l’avis de Napoléon, il négocie avec l’Angleterre… ce qui lui vaut d’être une nouvelle fois écarté des affaires.
Mais, deux ans plus tard, il renaît de ses cendres, une fois de plus… Napoléon, pour le tenir à distance, le nomme à Ljubljana, en Slovénie. De là, Fouché assiste aux derniers soubresauts de l’Empire… avant de revenir en France. Il sait que l’empereur va revenir, mais également que ce n’est qu’un ultime sursaut…
Avis
> L’avis de T
Les deux premiers tomes – Le révolutionnaire et Le policier – étaient très bons, et celui-ci, le dernier de la série, ne l’est pas moins ! On continue à suivre l’énigmatique, l’impressionnant Fouché, dans ses pérégrinations au sein des arcanes du pouvoir. Et c’est tout à fait réjouissant ! Sa capacité inépuisable à rebondir, sa clairvoyance sont tout simplement sidérantes.
Les spécialistes de l’histoire pourront s’y retrouver ; les béotiens également. Cela donne en tout cas très envie d’aller lire les mémoires de Fouché et de creuser davantage la vie et les réalisations de ce personnage hors du commun.
Il demeure, pour moi, le même bémol que les fois précédentes : les dessins. Ce n’est pas tant que les dessins ne seraient pas réussis. Mais on ne reconnaît pas toujours bien les personnages… enfin, en tout cas, c’est mon point de vue. Même Napoléon, je ne le reconnais pas systématiquement ! Et cela coupe un peu la narration quand on est obligé de revenir plusieurs fois sur certaines cases pour être raisonnablement sûr de qui est représenté.
Cette série est vraiment réussie ! Et je la recommande vraiment à toute personne que les histoires se déroulant dans un contexte historique intéresse.
Est-ce un beau complément du Fouché de Sweig ?
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Je n’ai pas lu la bio… du coup je pense m’y pencher ! Vous l’avez lu ?
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Oui, et cela m’a à la fois glacé et transporté ! C’est Zweig aussi !
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Oh 😮 alors je vais me pencher dessus !!!
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