Chronique d’Avalanche Hôtel, de Niko Tackian.
« La route serpentait dans une épaisse forêt de sapins dont les cimes effilées tranchaient le ciel comme des poignards. Il y avait tout juste la place de croiser un autre véhicule tant les bas-côtés étaient enneigés et cela rendait la conduite difficile, même par temps clair. Il avait dépassé Montreux pour grimper dans la montagne par la route des Narcisses avant de s’engager dans un chemin de terre. Le lieu-dit Nancroix n’apparaissait sur aucune carte. C’était sans doute un antique hameau d’alpage regroupant quelques fermes désormais abandonnées. »
Niko Tackian, Avalanche Hôtel, Le Livre de Poche, 2020, p. 121.
Motivations initiales
Deuxième fournée de polars pour le Prix des lecteurs 2020 du Livre de Poche… Occasion de découvrir Niko Tackian, avec ce roman.
Synopsis
Janvier 1980. Joshua Auberson, agent de sécurité à l’Avalanche Hôtel, est réveillé en sursaut. Il ne sait pas vraiment où il est, mais il est attendu par la directrice de l’hôtel : une jeune fille, Catherine Alexander, a disparu. Le barman de l’hôtel lui demande de l’accompagner, et l’emmène, en pleine tempête, jusqu’à une piste de bobsleigh, qui l’emmène vers le néant…
Quand il reprend connaissance, après avoir été enseveli sous une avalanche, il se souvient de tout, mais également qu’il n’est pas agent de sécurité, mais policier, que l’on est en 2018 et non en 1980, et que l’Avalanche Hôtel s’appelle en réalité le Bellevue Grand Palace.
Avec sa coéquipière, Sybille, il va devoir démêler les fils de l’intrigue…
Avis
Le début est assez étrange, et pour cause : on va bientôt – si on ne l’a pas lu en quatrième de couverture, par exemple, donc je ne spoil rien ou pas grand chose – découvrir que l’étrangeté est en fait parfaitement normale. Mais j’avoue que cela ne facilite pas forcément l’entrée dans cette histoire.
L’intrigue suit ensuite son cours, c’est plutôt bien construit, on ne sait pas bien où l’auteur nous emmène, et c’est plutôt agréable. Joshua n’est pas forcément le flic le plus étincelant que la littérature nous ait offert, Sybille pas forcément la femme la plus séduisante – et la réciproque semble assez vraie aussi, Sybille pas le flic le plus étincelant et Joshua pas l’homme le plus séduisant, la formulation n’était pas sexiste -, mais on les suit avec plaisir dans leur quête.
Les descriptions – notamment les paysages – sont, disons-le, particulièrement réussies.
Et puis la fin arrive. Et, pour ma part, je reste sur ma faim.
Pourquoi ? Parce que, si je n’ai rien contre le fait de mettre un petit peu de fantastique dans les romans policiers, j’apprécie, en revanche, que le « monde » ainsi créé ait sa propre cohérence. Et cela ne me semble pas être totalement le cas ici.
Toujours en essayant de ne pas spoiler, une partie de l’histoire tourne, ce n’est pas moi qui le dit, autour des « rêves » que fait Joshua. Des rêves qu’il se met à faire au début du roman. Mais pourquoi à ce moment-là ? Quel est le déclencheur ? Naturellement, une réponse du type de « parce que c’est nécessaire pour boucler l’histoire » ne me satisfait pas… Soit j’ai raté un élément, soit il manque un élément. En tout cas, ça me laisse sur le bord du chemin…
Alors, pour les amateurs de Niko Tackian, allez-y. Pour ceux qui, comme moi, n’ont pas encore lu, commencez plutôt par un autre !
J’avais plutôt bien aimé mais je l’ai entamé sans rien en attendre et sans rien en savoir, je pense que ça a joué…
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