Chronique de Concours pour le Paradis, de Clélia Renucci.
« C’était à lui qu’incombait donc la tâche de montrer que, quoiqu’il arrive, Venise se devait de donner au monde un visage toujours neuf, et toujours identique. Il avait déjà commencé les travaux de rénovation et sa présence pour décider de l’avenir de la salle la plus imposante en même temps que la plus symbolique du Palais allait de soi. Arrivèrent ensuite les autres membres de la commission. »
Clélia Renucci, Concours pour le Paradis, Le Livre de Poche, 2020, p. 16-17.
Motivations initiales
À l’inverse de mon binôme, je n’avais jamais entendu parler de ce livre avant ma sortie du dimanche dans ma librairie fétiche à Nancy ! Après avoir feuilleté quelques pages, je me suis dit que je ne pouvais pas passer à côté… Il est donc reparti avec moi dans ma besace !
Synospsis
Venise. 1577. Les flammes ont envahi le Palais du doge. C’est avec stupeur que les vénitiens découvrent que la fresque du paradis sur les murs du palais a disparu.
Dès lors, un concours est lancé pour redonner la splendeur et l’éclat d’antan au Palais du doge. Car Venise doit toujours briller et impressionner les autres puissances européennes.
Les peintres de la ville sont conviés à présenter leur esquisse au pouvoir politique et doivent également tenir compte des volontés de l’Église. Véronèse, Tintoret et Zuccaro vont s’affronter dans une lutte sans merci.
Entre pouvoir, rivalités et machination, les peintres vont devoir tout mettre en œuvre pour séduire et tenter d’être celui qui aura l’honneur de peindre le Paradis.
Avis
Pendant plus de deux cent pages l’auteure nous offre une visite picturale de Venise, une façon de découvrir ou redécouvrir l’histoire de cette cité si particulière. Si cette petite histoire devait durer deux ou trois ans maximum, c’est pendant vingt longues années que les peintres vont s’opposer, tenter de prendre l’ascendant sur les plus jeunes ou même ne pas hésiter à se voler leur esquisse ! Bref, une belle mise en lumière d’un moment de l’histoire que je ne connaissais que de loin !
Dès les premières pages, on est happé dans la Venise de la Renaissance. Cette petite République, si puissante depuis la bataille de Lépante, est admirée et tant convoitée par les puissances européennes. On sent que Clélia Renucci a passé des heures à éplucher minutieusement les archives pour nous livrer de si croustillants détails sur ce concours, sur les volontés de Rome concernant les fresques religieuses depuis le Concile de Trente. Elle a réalisé un brillant tour de force car elle nous plonge en totale immersion dans les querelles artistiques de l’époque ! Elle parvient à merveille à nous (dé)peindre les ambiances si particulières de la lagune, les personnalités complexes qui vont se côtoyer durant vingt ans pour remporter ce concours.
J’ai particulièrement aimé le fait que ce livre se lise comme une enquête historique ou bien comme un ouvrage scientifique sur la réalisation de cette immense toile ! L’écriture est fluide, captivante, mais il y a pour moi un tout petit bémol… Après la mort du grand Véronèse, je trouve que l’histoire perd un peu de sa fraicheur et souffre parfois de quelques longueurs.
Mais j’ai appris des tonnes de choses et pour un premier roman c’est très prometteur ! Une lecture que je vous conseille pour l’été, c’est frais, c’est facile et c’est très instructif !
Repéré lors de sa sortie, vu une video sur son auteure dynamique, vivante qui m’a donné très envie. Mêler histoire, enquête, Venise …. Tous les ingrédients pour que je le lise 🙂
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Oh oui ! C’est vraiment bien pour un premier roman. Il y a quelques longueurs parfois et un petit essoufflement mais il vaut tout de même le coup d’être lu !
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je ne le connaissais pas mais je me laisserais bien tenter par la Sérénissime 🙂
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Je suis ravie de lire ça ! Les gondoles, la lagune, les rues étroites et pavées, l’histoire de cette fresque… Bref tout est là qui te tend les bras ! Il ne faut pas hésiter !
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