Chronique de Tant qu’il reste des îles, de Martin Dumont.
« – C’est pas rien, une île… C’est un bout de terre planté au milieu de l’océan. Un caillou peut-être, mais avec la mer autour. Un truc magique, un endroit d’où tu ne peux pas te barrer comme ça, juste sur un coup de tête. Et même pour la rejoindre d’ailleurs ! Une île, ça se mérite. Faut prouver qu’on est digne de l’atteindre, faut être à la hauteur. Bon, je ne suis pas idiot, je sais bien qu’aujourd’hui avec les bateaux ou même l’hélico qui te transporte en un quart d’heure, ça veut plus dire grand-chose. Mais quand même, si tu construis un pont, tu détruis tout non ? Moi je dis que tu la tues, cette île. »
Martin Dumont, Tant qu’il reste des îles, Les Avrils, 2021, p. 138-139.
Motivations initiales
Ce roman est en lice pour le Prix du livre France Bleu – Page des Libraires 2021. Alors ni une ni deux, on se lance dans cette lecture pour être capable de débattre avec les autres membres du jury !
Synopsis
Ce n’est plus une rumeur mais bien une vérité, l’île va être reliée par un pont au continent. Pour tout ceux qui l’aiment, cette île, et qui ont grandi ici, c’est une déchirure, une aberration. Rendez-vous compte, du béton armé, du métal et tout un tas d’autres choses vont venir perturber la beauté de l’océan. Mais il y a pire, ce pont permettra la traversée d’une multitude de voitures en provenance du continent et ce petit coin de paradis que tout le monde chérit va en pâtir…
Léni fait partie du groupe de réfractaires qui ne veulent pas de cette construction. Il l’aime cette île. Elle l’apaise, elle lui procure de l’adrénaline quand il sort en mer avec le fireball de Marcel. Et surtout, cette île panse ses plaies suite à son divorce avec Maëlys et au fait qu’il ne voit qu’un week-end sur deux sa fille Agathe.
Si l’on écoute de nombreux habitants, le pont est une malédiction. Mais ce pont ne serait-il pas financement signe de renouveau ou bien d’un nouveau départ ?
Avis
Il y a des rencontres, des émotions qui ne s’expliquent pas. Vous ne savez pas pourquoi mais, en tournant les pages, vous sentez que la magie opère et que ce livre va être un immense coup de cœur.
Ce livre est une histoire qui sent le vécu, une histoire qui se vit et pas uniquement qui se lit. Allez savoir pourquoi, peut-être mon amour pour la mer, mon attachement à mes coins sauvages du Finistère Sud et de ces petites îles, mais je n’ai pas pu lâcher cet ouvrage…
C’est la rencontre entre un coin magique, sauvage, apaisant et l’histoire d’un homme – Léni -, un brin taiseux, qui veut contenter tout le monde mais qui s’oublie et que la vie a un peu abîmé. Inutile de rentrer dans les détails mais ce livre me parle tellement…
En tournant les pages, j’avais l’impression d’entendre le bruit de la houle, de voir les chalutiers rentrer de leur journée de pêche en mer et surtout de retrouver pendant quelques instants mon grand-père et sa voix si rassurante lorsque l’on embarquait pour l’île de Sein. Je vous l’ai dit, j’ai été en totale immersion au milieu des habitants de cette île.
La construction de ce pont est un clin d’œil à notre monde actuel, au fait qu’il nous en faut toujours plus et que l’on doit coloniser chaque espace quitte à empiéter sur la beauté d’un lieu, mais il faut bien vivre avec son temps et évoluer !
J’ai aimé ces personnages tous plus atypiques les uns que les autres, ils ont tous une utilité dans cette histoire, ils apportent tous encore plus de véracité à celle-ci. Bien entendu, on crée des liens avec certains, pour ma part c’est Léni et Stéphane qui ont conquis mon cœur, ils ont une sensibilité particulière, un lien indéfectible avec leur île et je trouve ça tellement beau !
J’ai trouvé ce livre poétique, extrêmement juste dans son écriture et qui sent le vrai. Je n’ai qu’un conseil, procurez-le vous d’urgence, et embarquez pour un aller simple pour une histoire vraie, douloureuse mais tellement belle.
Bon, vous l’aurez compris, pour moi ce livre met la barre très haut pour ce Prix… affaire à suivre !

La magie n’a pas opéré sur moi…. J’ai aimé mais sans plus… J’attendais plus,autre chose et bel.ai trouvé finalement assez stéréotypé mais tout est affaire d’attente, de goût et de passé littéraire 😉
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Oh dommage ! Tu as raison tout est une affaire d’attente, de goût et de passé littéraire !
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