Chronique de The regiment, T. 3, de Vincent Brugeas et Thomas Legrain.
« Tu balances une grenade à la tête de vingt Boches et tu es incapable de leur sortir une petite phrase percutante en même temps ? Je pensais t’avoir appris quelques trucs… Quelle déception ! »
Vincent Brugeas, Thomas Legrain, The regiment, T. 3, Éditions du Lombard, 2019, p. 7.
Motivations initiales
Quand vous avez lu et apprécié les deux premiers tomes d’une série de bande-dessinée (voir les chroniques ICI et LÀ), quelle peut bien être la motivation pour lire le 3e tome ? Est-il réellement utile de répondre à cette question ? Il est pourtant évident que c’est pour mettre la pression à l’auteur ou aux auteurs, et ainsi éviter qu’ils ne se reposent sur leurs lauriers…
Synopsis
Au moment où commence le tome 3, en juin 1942, l’île de Malte est sous le feu roulant de la Luftwaffe, qui veut à tout prix occuper cette place stratégique pour les deux camps, puisque, d’un côté, elle permet de relier l’Égypte et Londres, alors que, pour le camp d’en face, elle est un point d’appui entre la Sicile et la Tunisie.
Pour tenter de faire diminuer la pression sur Malte – les raids aériens sont quotidiens, comme sur Londres aux pires heures du Blitz -, David Stirling et ses hommes se mettent à attaquer les aérodromes d’où partent les escadrilles allemandes. Avec des résultats variables, naturellement, avec également des pertes, mais avec aussi quelques beaux succès.
Mais les luttes au sein de l’appareil militaire britannique font que l’équipe ne bénéficie d’aucun soutien… Parviendront-ils à conserver leurs spécificités ?
Avis
L’histoire est passionnante, le scénario solide et, visiblement, appuyé sur des sources historiques. Comment ne pas, dès lors, se prendre d’intérêt pour ses hommes qui, au risque de leur vie, dans des conditions parfois dantesques – on pense à ce chauffeur qui, blessé, a parcouru 300 kms à pied dans le désert, après que son véhicule ait été détruit par une attaque ennemie – ont su continuer la lutte, au plus près de l’ennemi. Des têtes brûlées, évidemment, probablement pas toujours très fréquentables, mais dont le courage et la volonté ont probablement participé de la victoire finale.
Les dessins et les couleurs sont également magnifiques. Dans les planches dont l’action se déroule en plein jour, on perçoit la chaleur écrasante ; dans celles qui relatent les actions nocturnes du groupe, on lit le danger, mais aussi l’excitation du combat.
L’intérêt de raconter cette histoire en bande dessinée, c’est de la rendre accessible, facilement lisible, prenante parce qu’incarnée, là où les travaux plus académiques traquent le détail, mais au risque de laisser sur le bord du chemin ceux qui n’y sont pas accoutumés. Nous sommes au plus proche de ces hommes, de leur volonté, de leur colère aussi, quand ils ne sont pas écoutés ou pas considérés. Ils sont humains, tout simplement.
Alors, embarquerez-vous avec nous pour ce périple dans le désert, afin de traquer les pilotes de la Luftwaffe ? Dans l’affirmative, préparez votre paquetage, mais, attention, pour suivre, il faudra voyager léger…
Pour en savoir plus
Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.
