Chronique de Les enquêtes de Nicolas le Floch – T. 2 L’homme au ventre de plomb, de Dobbs & Chaiko.
« – Ce que le Docteur Semacgus veut vous faire comprendre, c’est que le cadavre qui gît sous nos yeux possède une masse spécifique sans relation avec son appartenance à l’espèce humaine…
– Avez-vous considéré le visage du mort, Nicolas ?
– Il m’est apparu fripé et rétréci, semblable à ces têtes réduites figurées sur un ouvrage d’un père jésuite consacré aux peuplades sauvages des Indes occidentales. »
Dobbs, Chaiko, Les enquêtes de Nicolas Le Floch – T. 2 L’homme au ventre de plomb, Hachette Livre 2019, p. 16.
Motivations initiales
Ayant apprécié autant la série des livres de Jean-François Parot que le premier tome de cette adaptation en bandes-dessinées, il n’y avait aucune raison de ne pas s’intéresser à ce deuxième tome…
Synopsis
Nicolas le Floch assiste un soir à un spectacle donné à l’Opéra. La princesse Adélaïde est également présente, chaperonnée par le Comte et la Comtesse de Ruissec. Mais soudain, Nicolas est appelé par Monsieur de Sartine dans la loge princière : une nouvelle vient d’être communiquée aux Ruissec. Il semble que le fils aîné de ces derniers se soit suicidé. Il se serait enfermé dans sa chambre, puis un coup de feu aurait retenti.
Mais lors des premières constatations, Nicolas a rapidement des doutes sur ce supposé suicide, même si le Comte semble pressé que l’enquête s’arrête…
Avis
> L’avis de T
Ce deuxième tome est toujours très fidèle au livre qu’il adapte, et l’on retrouve toujours avec grand plaisir les personnages que l’on a appris à découvrir dans la série de M. Parot : Nicolas le Floch, l’inspecteur Bourdeau, Monsieur de Sartine, Monsieur de Noblecourt, chez qui loge Nicolas, mais aussi la Paulet, « tenancière de maison galante », Rabouine, la mouche (on appelait ainsi les indicateurs de la police), le Docteur Semacgus et le bourreau Charles-Henri Sanson, médecin légal à ses heures…
Le scénario, donc, est parfaitement fidèle. La société parisienne de la deuxième moitié du XVIIIe siècle est décrite avec précision, dans ce qu’elle a de paradoxal : même si rien, dans ces deux premiers tomes, ne le verbalise, on sent déjà monter les tensions entre une noblesse qui se croit tout permis et une population qui supporte de moins en moins d’être maintenue dans la pauvreté et la dépendance.
Les dessins sont précis, efficaces. Les couleurs, relativement ternes – mais ce n’est pas une critique ! – correspondent bien au ressenti que l’on peut avoir en lisant les livres de la série. En tout cas, c’est ce que j’avais moi ressenti : au-delà du chatoiement des tissus chamarrés de la Cour, la vie est dure, la ville est sale, la maladie et la mort sont partout présentes…
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