Aventures, Bandes dessinées, Westerns

La venin – T.2 Lame de fond

Chronique de La venin – T.2 Lame de fond, de Laurent Astier.

« – Alors, Monsieur Météo, la tempête est prévue pour quand ? J’ai lu dans le journal d’hier qu’elle était passée sur Cuba…

– Ne vous inquiétez pas, il n’y aura pas d’ouragan ici ! D’après mes calculs, il devrait passer au large… »

Laurent Astier, La venin – T.2 Lame de fond, Rue de Sèvres, 2020, p. 24.

Motivations initiales

Nous avions vraiment accroché au tome précédent  et nous attendions le second tome avec une impatience folle ! Par chance, Rue de Sèvres a organisé un concours et nous l’avons remporté, donc une fois l’ouvrage reçu, je l’ai dévoré !!!

Synopsis

Emily alias la venin poursuit son objectif initial, se venger, se venger des meurtriers de sa mère, dont le révérend Alister Coyle, qui a voulu abuser d’elle. Pour cela, elle se rend à Galveston, au Texas, déguisée en nonne. Sa nouvelle identité lui donne accès à un couvent où elle sera hébergée quelques jours…

Ayant eu vent de l’histoire d’une pensionnaire ayant trouvé la mort et assistant à la tentative de suicide d’une autre, Emily n’a plus aucun doute sur le comportement malsain du révérend Coyle envers les pensionnaires de l’orphelinat.

Il est temps pour Emily de se venger… Mais même si le plan parait parfait, parfois il y a des éléments qui surviennent de façon inattendue et que l’on ne contrôle pas !

Avis

> L’avis de C

Mon premier coup de cœur BD de l’année 2020 !!! Je l’attendais avec impatience ce second tome et j’en espérais beaucoup !

Encore une fois, Laurent Astier réalise un sans faute pour cette épopée vengeresse… Les dessins sont très travaillés et ont beaucoup de style. Il arrive à faire transpirer des émotions à travers ses dessins, je pense notamment aux grand yeux bleus d’Emily remplis de fureur lorsqu’elle se retrouve face au révérend Coyle, elle n’a pas besoin de parler, on sent bien qu’elle a la haine et qu’elle veut en découdre ! Bref, on ne va pas épiloguer vous l’avez compris, d’un point de vue graphique c’est une véritable réussite !

Côté scénario, on est servis, l’auteur nous offre des clés de lecture supplémentaires pour comprendre pourquoi Emily est remplie de haine, on a constate qu’elle a eu une enfance difficile depuis le décès de sa mère et qu’elle n’a pas été la bienvenue chez les sœurs de cette dernière… On comprend nettement mieux la montée en puissance de la violence et cette volonté inflexible de vengeance de notre héroïne, quoi qu’il en coûte…

Vraiment un gros coup cœur pour Emily, pour ce décor inspiré du Far-West et pour ce scénario de western féminin.

Je n’ai pas lâché la BD une seconde, j’ai été en apnée jusqu’à la dernière page ! Vous l’aurez compris vivement le tome 3 !!!! Et surtout, je vous recommande La venin, sa tête est mise à prix pour 2000 dollars, la somme vient de doubler, alors vous venez à la traque ?

> L’avis de T

Lorsque l’on a apprécié le premier tome d’une série, on est toujours un peu partagé au moment d’attaquer le deuxième. Nos espoirs ne seront-ils pas déçus, ne va-t-on pas découvrir que, finalement, ce que l’on avait trouvé si bien n’est en réalité que « pas mal »… Bref, on espère et on est dans l’expectative.

On entre dans le tome. Un nouveau motif d’inquiétude arrive très vite : visiblement, l’histoire va naviguer entre deux époques, à 13 ans d’intervalle. Évidemment, on savait bien qu’il allait falloir, d’une façon ou d’une autre, en passer par là, si on voulait en savoir plus sur la mystérieuse Emily. Mais est-ce que l’on ne va pas s’y perdre un peu ?

Et puis l’inquiétude se dilue, sans même que l’on y prête attention. L’urgence prend le dessus. Même si on n’a pas fait le lien, on comprend rapidement que le révérend qui dirige l’orphelinat de Galveston n’est pas tout clair, et qu’Emily n’est pas venue seulement pour admirer le jardin. Et puis ça y est, on est tellement dedans que les pages s’enchaînent, et, quelques dizaines de minutes plus tard, on referme le livre, avec, déjà, la hâte d’avoir entre les mains le tome 3.

Le pari est réussi. Tellement réussi ! Et, une fois de plus, en tournant les dernières pages, on se dit que, décidément, l’espèce humaine est bien peu « humaine », justement. Même parmi ceux dont on pourrait attendre de la pitié, de la douceur, de l’amour, on ne trouve souvent que violence, appât du gain, volonté de briser l’innocence.

Alors, on n’a qu’une seule envie : que La venin mène à bien sa vengeance, que l’on comprend mieux que dans le tome précédent. Et même si ceux qui la traquent sont de plus en plus nombreux, on se prend à penser qu’elle n’a pas fini de nous emmener avec elle…

En plus, ainsi que C l’a souligné, c’est graphiquement très réussi. On parvient sans peine à se repérer, malgré les changements de lieux et d’époques – Emily petite fille et Emily jeune femme, nous ne sommes pas perdus. Bref, grand coup de chapeau, Monsieur Astier !

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