Policiers, Roman noir

Mamie Luger

Chronique de Mamie Luger, de Benoît Philippon.

« – Je ne vous comprends pas, vous, les femmes. Vous avez pourtant la belle vie. Nourries, blanchies, logées, les responsabilités incombent à vos maris. Vous n’avez aucune chaîne aux pieds et aujourd’hui tu me parles d’égalité.

– Et la nécessité de l’accord de son mari pour avoir un compte en banque et utiliser son propre argent, tu trouves que c’est pas des chaînes aux pieds, toi ? Devoir quémander pour avoir le droit de vote, c’est la liberté ? Risquer une amende parce que tu portes un pantalon, t’appelles ça comment ? Être artiste, ça devrait pas t’empêcher d’être con ? »

Benoît Philippon, Mamie Luger, Le Livre de Poche, 2020, p. 263.

Motivations initiales

Une nouvelle lecture dans le cadre du Prix des lecteurs du Livre de Poche, sélection polar. Une lecture intrigante dès la couverture, avec une vieille dame en chignon, qui ne m’aurait probablement attiré l’œil en librairie. Mais c’est justement l’un des grands intérêts d’être Juré d’un prix comme celui-là : c’est l’occasion de lire des livres qui n’auraient pas rejoint ma PAL…

Synopsis

L’inspecteur Ventura, en commençant à interroger Berthe Gavignol, 102 ans, ne sait pas à quoi il va être confronté. Pourtant, la vieille dame est en garde à vue parce qu’après avoir tiré sur son voisin, elle a accueilli l’escouade de gendarmes venus pour ramener l’ordre à coups de carabine.

Mais il est loin de se douter de ce que va révéler son interrogatoire… en plus des quelques cadavres qui trainent dans les placards !

Mais qui est donc cette Berthe Gavignol, rebaptisée Mamie Luger ? Une meurtrière en série ou une activiste féministe ?

Avis

Voilà indéniablement un livre sacrément atypique. Pas uniquement parce que le personnage d’une tueuse en série âgée de 102 ans reste encore assez rarement mobilisé, mais n’est pas non plus inexistant : on a déjà eu l’occasion de voir diverses broderies autour du thème, depuis Arsenic et vieilles dentelles. Mais, surtout, parce que sa construction même est plutôt originale.

En effet, on suit en direct l’interrogatoire, chaque chapitre étant un épisode de la vie de Berthe – parfois ponctué par un meurtre.

Berthe est un sacré personnage. Désopilant, régulièrement, acariâtre,  un peu, émouvant, parfois. Décomplexée, elle manœuvre l’inspecteur comme si tout lui était dû. Et après tout, n’y aurait-il pas un peu de vrai dans tout cela ?

Pourtant, j’ai parfois trouvé quelques longueurs. Lorsque vous vous lancez à titiller les Tontons flingueurs, ce n’est pas évident de tenir la distance. Et, là, il y a des moments qui m’ont semblé un peu répétitifs.

La lecture reste très agréable et divertissante, mais ne restera pas, pour moi, dans les annales.

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