« Nous demandons la peine capitale pour le traître Dreyfus. Nous persistons à penser que le seul châtiment approprié est la mort… »
Robert Harris, D., Éditions Pocket, p.44, 2015.
Motivations initiales
L’affaire Dreyfus, un sujet qui a intrigué et intrigue encore beaucoup de monde, d’où l’achat !
Synopsis
En janvier 1895, on dégrade un traître à l’École Militaire. Partout, des cris » À mort le Juif ! ». Sur le visage d’Alfred Dreyfus, accusé d’espionnage et à qui l’honneur vient d’être enlevé, rien ne se lit. Pour tous ceux qui sont présents, l’affaire est close.
Mais pour Georges Picquard, elle ne fait que commencer. Le colonel met au jour faille sur faille dans le dossier. Contre les préjugés, contre l’Armée, contre un pays tout entier, Picquard s’entête dès lors à faire surgir l’indicible vérité.
Avis
> L’avis de C
Nous avons tous entendu parler dans nos cours d’histoire au collège et au lycée de la terrible affaire Dreyfus, des Dreyfusards et anti-Dreyfusards, et, a minima, du « J’accuse » de Zola publié dans la presse en 1898. On sait moins, en revanche, qu’elle a ouvert une série de crises politiques et sociales au sein de la 3e République.
Ici, l’auteur revisite quelque peu l’histoire et, surtout, il l’incarne : il fait en sorte que l’on se sente proche de Dreyfus, que l’on partage sa peine au bagne et son découragement à travers ses lettres envoyées à sa femme. Concernant l’autre protagoniste de l’histoire, on ne peut qu’admirer le courage et l’audace du colonel Picquard qui prend le risque de se mettre à dos l’institution militaire, les milieux politiques et, plus largement, une large part de la population française, par sa volonté de voir la vérité triompher. Et quel bonheur de côtoyer pendant quelques pages le clan des Dreyfusards, ces grands intellectuels qui ont défendu l’accusé.
Une revisite réussie, qui se lit bien et même très bien, y compris si l’on connait l’affaire en détail ! Il aurait largement mérité de bénéficier d’une plus large couverture médiatique.
Seul bémol : l’histoire est exclusivement centrée sur deux personnages, Dreyfus et Picquard, alors que l’on aimerait en lire plus sur les personnages secondaires présents dans l’ouvrage.