« Après trente-sept années, les Enfants de Freyja allaient à nouveau se réunir. Elle ne se réjouissait pas des circonstances dans lesquelles cette rencontre aurait lieu, mais, au fond d’elle, elle savait que les rituels vikings lui avaient manqué pendant toutes ces années. Ce clan avait été une sorte de famille, un point de repère dans une vie laborieuse. Même s’ils ne se connaissaient pas personnellement ou peut-être justement parce que les membres n’étaient lors de leurs cérémonies que des individus avec un pseudonyme, un prénom viking, ils endossaient à ce moment-là un rôle communautaire. Se cacher derrière un masque ajoutait au mystère. »
Marc Voltenauer, L’aigle de sang, Slatkine & Cie, 2019, p. 189.
Motivations initiales
Après la lecture du Dragon du Muveran et de Qui a tué Heidi ?, il n’était pas imaginable de ne pas lire la suite des aventures d’Andreas Auer. Nous attendions le troisième opus avec impatience, nous avons été rencontrer Marc Voltenauer à l’occasion de Quais du polar… Nulle autre motivation n’était nécessaire !
Synopsis
Nous avions laissé Andreas Auer dans une situation bien compliquée à la fin de Qui a tué Heidi ? Sans spoiler, pour ceux qui n’auraient pas encore lus les tomes précédents, Mikael était dans le coma, entre la vie et la mort, et Jessica, la sœur d’Andreas, avait une révélation à lui faire.
Presque trois ans plus tard, lorsque commence L’aigle de sang, Jessica lui a avoué la vérité : il n’est pas son véritable frère, il a été adopté. Certains de ses rêves prennent alors un sens nouveau : il a probablement vécu des événements traumatiques que sa mémoire occulte, mais qui resurgissent parfois, la nuit… Andreas prend alors la décision de partir à la recherche de ses véritables racines.
Mais que s’est-il donc passé, en 1979, sur l’île de Gotland ? Et quel peut être le prix à payer de raviver le passé ?
Avis
> L’avis de T
Marc Voltenauer ne fait pas les choses à moitié, c’est le moins que l’on puisse dire ! Il nous avait laissé en apnée à la fin de Qui a tué Heidi ?, et c’est dans ce même état que l’on attaque la lecture de ce nouvel épisode des aventures d’Andreas Auer.
Dire que ce livre commence tambour battant est en effet un euphémisme ! Dès les sept premières pages, on sait déjà que l’on va en avoir pour son argent : un coup au cœur, un rappel historique qui donne d’entrée de la profondeur au récit, et un sacrifice. On pourrait difficilement rêver démarrage plus haletant !
Fidèle à ce qui est désormais son habitude – et quelle excellente habitude ! -, Marc Voltenauer nous fait très rapidement effectuer un premier passage dans la tête du meurtrier. Avant même que l’on sache très bien de quel meurtre il s’agit. Et si les premières pièces du puzzle se mettent rapidement en place, on sait pertinemment que les fausses pistes et les erreurs d’aiguillage ne vont pas manquer.
On sait, sans savoir vraiment. Tout est dit, mais à demi-mots. Les lignes – narratives, historiques, filiales… – sont entremêlées, et il va falloir du temps pour remettre de l’ordre dans tout cela.
L’idée, au surplus, de convoquer les traditions et les rituels vikings : quelle excellente idée ! J’en connais qui ont eu l’occasion, cette année, de découvrir toute la richesse de cette civilisation, qui se sont pris d’intérêt pour Harald à la dent bleue… Cela permet d’inscrire cette histoire dans une Histoire bien plus vaste, et dans des traditions qui, si elles nous échappent en grande partie, obligent aussi à se poser des questions très actuelles sur notre vision du monde !
Bref, on a réellement l’impression d’être comme Andreas : à la fois on a très envie de connaître nos racines – pardon, ses racines -, tout en ayant l’angoisse de ce qu’il peut découvrir. Et quand, petit à petit, la vérité se dévoile, alors que l’on attend la confirmation des premières déductions de notre inspecteur préféré, on veut autant que l’on redoute qu’il ne soit dans le vrai.
Et les pièces viennent inéluctablement se mettre en place, alors que la violence qui avait une première fois éclaté en 1979 refait surface.
C’est, de mon point de vue, très réussi. Tous ceux qui ont apprécié les précédents devraient penser de même. Alors, n’hésitez pas : ajoutez rapidement L’aigle de sang à vos PAL !
Ça confirme qu’il faut que je le sorte de ma PAL !
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Ah oui !!! Nous confirmons !!!
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