Chronique de Au bonheur des Dames, d’Émile Zola.
« – La maison, pas de danger !… Ils parlaient de l’acheter l’année dernière, ils en donnaient quatre-vingt mille francs, le double de ce qu’elle vaut aujourd’hui. Mais le propriétaire, un ancien fruitier, un gredin comme eux, a voulu les faire chanter. Et d’ailleurs, il se méfie de moi, ils savent bien que je céderais encore moins… Non ! non ! j’y suis, j’y reste ! L’empereur, avec tous ses canons ne m’en délogerait pas. »
Émile Zola, Au Bonheur des Dames, Le Livre de Poche, 1883, page 212.
Motivations initiales
Je vous avais dit que je me lançais un petit défi tout au long de cette année 2019, lire des classiques.
Synopsis
Suite à la mort de ses parents, Denise, 19 ans, débarque de Valognes en Normandie avec ses deux frères, Paul et Pépé. Arrivée à Paris, elle retrouve son oncle et sa tante, les Baudu qui sont en pleine crise : en effet, ces drapiers ne reçoivent plus un seul client depuis que s’est établi, juste en face de leur boutique, le Bonheur des Dames, un grand magasin. Fascinée par ce nouveau type de commerces, Denise trouve d’abord du travail dans un petite boutique de parapluies, elle aussi en pleine crise à cause de la concurrence des grands magasins, mais se sent irrésistiblement attirée par le Bonheur des Dames qui brille de mille feux. Moquée pour son air sauvage et sa mauvaise coiffure, elle séduit néanmoins le patron du Bonheur, Octave Mouret, coureur, séducteur et roublard utilisant la femme et la séduction pour approcher le Baron Hartmann – Haussmann – afin d’agrandir sans cesse le Bonheur des Dames. Infatigable coureur de jupons, Mouret, d’abord amusé par cette jeune vendeuse, est littéralement fasciné par elle et en tombe fou amoureux. Sujette à de nombreuses rumeurs infondées, Denise lui tient pourtant la dragée haute et connaît une ascension très importante au sein du Bonheur des Dames de manière totalement honorable.
Avis
> L’avis de C
Un roman très épais et assez long à lire… Mais j’ai tenu le choc, je l’ai fini !
Au Bonheur des Dames nous plonge dans le Paris haussmannien, le Paris des grands magasins, le Paris du Bon Marché, le Paris des Galeries Lafayette… Bref ces lieux mythiques qui font briller les yeux des femmes et où tout un chacunpeut flâner et laisser filer le temps…
Ce roman est une véritable œuvre sociologique. J’ai particulièrement apprécié la description si vivante de l’essor des grands magasins parisiens, le déclin mécanique du petit commerce face aux monstres que constituent ces grandes enseignes qui plongent alors Paris dans la société de consommation, cette société de consommation qui nous fait dépenser nos économies sans que l’on se soucie de la qualité. Mais Au bonheur des Dames nous fait également toucher du doigt les conséquences de la naissance des grands magasins, qui ont provoqué la faillite de nombreux entrepreneurs, et ont favorisé la spéculation immobilière à Paris.
Outre l’épaisseur du roman qui m’a un peu rebuté au départ, j’ai vraiment aimé les histoires que nous raconte Zola. Un grand classique que je recommande chaudement à tous ceux qui souhaitent en savoir plus sur les dessous de l’histoire des grands magasins qui font désormais la fierté de Paris.
J’ai le syndrome de l’auteur détesté suite à son étude au lycée…. Et pour moi c’est Zola (il fallait lire Germinal et l’expliquer à 15 ans !). Mais depuis quelques temps moi aussi j’ai très envie de me plonger dans les grands classiques pour peut être effacer des mauvais souvenirs et Zola en fait partie….. 🙂
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Moi aussi j’ai été dégoûtée à cause des lectures du lycée… Mais j’ai décidé de retenter et finalement c’est top !
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Cela confirme mon envie d’y revenir 😋
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