« Le rapprochement entre mon père et mon frère renforçait mon sentiment d’isolement. Ma relation avec Gilles était foutue tant que je n’aurais pas changé le passé. Et je savais que je ne pouvais pas espérer de proximité avec mon père parce que j’étais une fille… »
Adeline Dieudonné, La vraie vie, L’Iconoclaste, 2018, p. 118.
Motivations initiales
Pendant quelques semaines, ce roman a « fait du bruit dans Landernau », comme on dit ! Les réseaux n’en disaient que du bien, plusieurs de mes amis me l’ont vanté, alors… Faible un jour, faible toujours, ce livre a rejoint ma PAL et je l’ai dévoré au cours d’un trajet de TGV entre Paris et Nancy !
Synopsis
Elle a dix ans. Elle vit dans une cité, le Démo, à proximité du « Bois des petits pendus ». Dans la maison, il y a quatre chambres. Celles de ses parents, celle de son petit frère, Gilles, la sienne et… celle des cadavres. Son père est un chasseur, un amateur de gros gibier. Il aime conserver ses trophées de chasse, empaillés, dans une pièce. Porté sur l’alcool, il en vient aux larmes lorsqu’il écoute Claude François, ou bien il tape sur sa femme. Leur mère ? Elle est transparente, inexistante, soumise, c’est même à se demander si elle ne préfère pas ses animaux à ses enfants.
Pour s’échapper de ce quotidien morose, elle et son petit frère vont jouer à la casse, parmi les carcasses de voitures, ou rendent visite à Mona, qui leur raconte des histoires. Gilles et elle sont inséparables, elle adore l’entendre rire et le voir heureux lorsque retentit la mélodie du camion de glaces.
Mais un accident enferme Gilles dans le mutisme, il devient cruel, sadique et complice avec leur père… Comment va-t-elle pouvoir sauver son petit frère ?
Avis
> L’avis de C
Ce roman a fait le buzz lors de la rentrée littéraire de à l’automne 2018, vous en avez forcément entendu parler… Pour ma part, j’ai attendu quelques mois avant de l’acheter et de le lire car je n’aime pas trop me précipiter sur un livre que l’on voit entre toutes les mains dans le métro à Paris ou sur les réseaux… J’aime prendre mon temps, peser le pour et le contre et voir si l’ouvrage rejoindra ma PAL ou pas.
Déjà, on est obligé de dire que ce roman se lit d’une traite : on veut savoir, on veut avancer pour comprendre le dénouement de l’histoire. C’est terriblement addictif, prenant mais en même temps c’est dérangeant et ça met mal à l’aise…
La narratrice, qui a dix ans – et dont on ignore le nom -, fait preuve d’une grande intelligence et maturité. Même si elle a peur, elle décide de grandir plus vite pour ne jamais devenir une victime/une proie et pour sauver Gilles, afin qu’il ne devienne pas cruel comme leur père. L’héroïne est attachante, une vraie battante, une guerrière qui ne recule devant rien ni personne. J’ai beaucoup aimé cet amour viscéral qui la lie à son petit frère, cette envie de le sauver à tout prix, en n’hésitant pas à imaginer des stratagèmes pour retourner dans le passé et changer le cours des événements.
Même si ce roman est raconté à hauteur d’enfant, la façon, si particulière et brutale qu’a Adeline Dieudonné de décrire cette famille dysfonctionnelle est terrible… On nage parfois en pleine violence, en pleine brutalité mais parfois ça frôle la poésie.
Ce conte des temps modernes est profondément perturbant, j’ai été en apnée pendant toute ma lecture – sûrement parce qu’il montre que chaque être humain possède une part de noirceur en lui et que moi je préfère vivre dans le monde des bisounours ! J’ai aimé le cri d’espoir poussé par l’héroïne, j’ai aimé le côté macabre et glauque de ce livre. Pourtant, rien n’y a fait, le côté perturbant l’a emporté : je n’ai jamais vraiment quitté le bord du chemin… L’ambiance était-elle trop oppressante pour moi ?
Moi je l’ai beaucoup aimé mais pas eu le coup de cœur généralisé.
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Idem… J’avoue que je n’ai pas compris l’engouement face à ce livre…
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