Chronique de Rouge Tango, de Charles Aubert.
« Entre l’exploitation d’Alex et ma cabane, la route longeait les étangs et la mer. Ce paysage était invraisemblable, je n’arrivais pas à m’en lasser. De l’eau partout et un ciel très haut, très bleu. Ces jeux de miroirs et ces espaces infinis donnaient une impression de vertige. Il fallait juste fermer les yeux sur les stations balnéaires, les bases de loisirs et les villages-vacances qui parsemaient le littoral et venaient rappeler la vulgarité des hommes. Mais hors-saison, ils étaient laissés à l’abandon et livrés au vent et au sable. La nature reprenait ses droits. Le décor, une certaine élégance. »
Charles Aubert, Rouge Tango, Slatkine & Cie, 2019, p. 53.
Motivations initiales
Nous avions déjà eu l’occasion de découvrir et d’apprécier Bleu Calypso, de Charles Aubert. Alors lorsque, chez Slatkine, ils nous ont proposé de découvrir le deuxième de la série, Rouge Tango, nous n’avions pas de raison de ne pas accepter !
Synopsis
Alors que Niels attend avec impatience le retour de Lizzie, actuellement en plein reportage au Congo, Malik, leur ami informaticien disparait. Et, surtout, un homme est retrouvé mort dans la cabane qu’Alex lui prête. Mais les surprises ne s’arrêtent pas là : la police scientifique, parmi les empreintes qu’elle relève sur les lieux du crime, retrouve celles de Rolex, un tueur à gages qui opérait pour le compte d’un parrain marseillais, et qui a subitement arrêté d’exercer et a disparu 5 ou 6 ans plus tôt…
Quels sont les liens entre toutes ces affaires ? Où cela va-t-il mener Niels et son groupe d’amis ?
Avis
> L’avis de T
Un « polar doux », dit la quatrième de couverture. Oui, mais bon… on a tout de même trois morts, une bonne séance de torture, deux tueurs à gages qui s’affrontent… qu’est ce que ce serait si c’était un « polar dur » !
Mais, là où, en effet, on a une sorte de douceur, c’est que en parallèle de l’enquête et des péripéties qui lui sont directement imputables, l’ensemble se déroule dans une ambiance qui parait assez apaisée. Pourtant, Niels se retrouve confronté à des questions métaphysiques sérieuses, autour de la famille, avec l’apparition d’un nouveau personnage, celui de Paddy, et de secrets qu’il n’a visiblement livré à personne ; le thème de l’amitié est également exploré, sous diverses formes.
Par moment, ce côté un peu « fleur bleue » – expression dont j’ai découvert récemment qu’elle vient du romantisme allemand, et, plus précisément, du roman de Novalis, Henri d’Ofterdingen, paru en 1811 – est presque agaçant, tellement le ton parait en décalage avec l’histoire. Mais cela crée un effet de style qui, au final, fait sens.
Ce livre, je l’ai lu en une journée, c’est donc dire qu’il a su me captiver. Je voulais savoir s’ils allaient retrouver Malik, je voulais savoir si j’avais bien identifié qui était Rolex, je voulais savoir comment ils allaient se débarrasser de Patek…
Bref, encore une bonne lecture, pour bien commencer l’année. Je recommande tout particulièrement ce livre à ceux qui aiment les polars qui, bien qu’ils traitent de sujets sombres, parviennent à garder de la fraîcheur…
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