Aventures, Roman

Le soleil des rebelles

« Mikael et Eloisa allèrent à l’arrière de la maison, posèrent un long morceau de hêtre sur le tréteau et, chacun de son côté, empoignèrent la scie à bois.

« Un jour, ma mère et le vieux Raphael parlaient des rebelles, fit Eloisa, et ils ont dit que c’était des hommes… des hommes… qui trouvaient le soleil la nuit. »

Mikael fronça les sourcils. « Qu’est-ce que ça veut dire ?

– J’en sais rien… », répondit Eloisa en haussant les épaules.

Ils scièrent le tronc, en soufflant de fatigue. »

Luca Di Fulvio, Le soleil des rebelles, Slatkine & Cie, 2018, p. 188.

Motivations initiales

Si vous avez lu Le gang des rêves, ou Les enfants de Venise, la question ne se pose probablement même pas. Vous aussi, sans doute, n’aviez-vous qu’une envie, découvrir ce troisième roman, avant de vous rouler en boule pour attendre, impatiemment, la sortie du suivant…

Synopsis

Le 21 septembre 1407, Marcus Ier de Saxe et sa famille sont attaqués, dans leur château. Le commanditaire de l’opération – du massacre – est le seigneur voisin, le prince d’Ojsternig. Mais le petit dernier, Marcus II, parvient à se cacher, et, grâce à Eloisa, la fille d’Agnete l’accoucheuse, échappe à l’incendie chargé d’effacer toutes les traces du forfait.

Désormais, Marcus, renommé Mikael, va devoir apprendre à vivre comme le peuple, sous le joug du prince brutal qui a pris le pouvoir, alors qu’il ne sait rien faire de ses mains. Pour survivre, il va devoir apprendre, grâce, notamment, au vieux Raphael, grandir, découvrir un monde auquel rien ne l’a préparé.

Où cela l’emmènera-t-il ? Parviendra-t-il à venger son père, et verra-t-il, comme les rebelles, le soleil dans la nuit ?

Avis

> L’avis de T

Monsieur di Fulvio a encore frappé. Et il a frappé fort. Très fort !

Dès les premières pages, on est emporté dans le tourbillon de violence dont s’entoure le prince d’Ojsternig, fidèlement secondé par celui dont il fait son âme damnée, Hagomar. Viol, torture, inceste, humiliations, tout est bon pour tenter d’oublier qu’il n’est qu’un petit seigneur sans importance, régnant sur un territoire qui s’épuise.

Marcus II, devenu Mikael, semble bien frêle, bien fragile, pour survivre. Mais heureusement, il est recueilli par Agnete, brutale mais droite, encore marquée par la mort de son fils et qui ne veut plus s’attacher. Eloisa, la fille de cette dernière, moqueuse mais rapidement conquise, est attachante dans sa candeur. Et puis Raphael, le vieil homme qui va tout apprendre à Mikael… quel personnage !

Mais ce qui est peut-être le plus fort, dans ce livre, c’est que l’on sent la jubilation de Luca Di Fulvio à faire vivre ces personnages. Même chez ses méchants, l’humanité est présente, non pas comme une excuse, mais comme une égratignure qui suppure et ne cicatrise pas.

En plus, ce qui ne gâche rien, c’est que ce livre oblige également, au fil de la lecture, à se poser des questions sur la liberté, la responsabilité, le courage. Les personnages ne sont ni tout blancs, ni tout noirs : ils sont humains… Les actes du passé, nous dit Luca Di Fulvio, influent sur notre présent : ils font de nous ce que nous sommes, mais ils sont également un mode d’échange avec les autres.

Bref, je ne sais pas quoi dire de ce livre. En réalité, il y a une seule chose à en dire : pendant ma lecture, j’étais avec Mikael, avec Eloisa, avec Agnete, avec Raphael. J’ai eu envie de voir Eberwolf – un des enfants du village qui prend Mikael en grippe dès les premiers instants – tomber, j’ai attendu que le prince d’Ojsternig rencontre son châtiment… Bref, j’étais dans l’histoire, vraiment, et c’est exactement cela que je recherche dans mes lectures… M. Di Fulvio, merci infiniment pour ces belles histoires qui nous emportent dans votre monde…

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6 réflexions au sujet de “Le soleil des rebelles”

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