« Il n’y a pas de perspective, pas d’espoir. Même plus celui de m’enfuir. Vraiment, ils ont bien joué ces fumiers. Bon Dieu, ils ne sont que deux pourtant. »
Sandrine Collette, Des noeuds d’acier, Le Livre de Poche, p. 162, 2014.
Motivations initiales
Une quatrième de couverture alléchante !
Synopsis
Théo sort de dix-neuf mois de prison pour avoir massacré Max, son propre frère, qui entretenait une liaison avec sa petite amie.
Une fois hors des murs de la prison, Théo se sent comme inadapté à reprendre une vie « normale ». Il décide de prendre le large et va se mettre au vert dans une région perdue. Il s’installe dans une chambre d’hôte de Madame Mignon, une femme très accueillante. Celle-ci lui propose de faire une randonnée pour se retrouver au grand air et découvrir la région.
Il tombe sur une bâtisse isolée, délabrée. Un vieil homme, bourru et un peu bizarre, l’invite à prendre un café. Face à l’insistance de Joshua, Théo ne peut refuser. Attablé avec son café, Théo est assommé par un violent coup derrière la tête.
Lorsque Théo reprend conscience, il est enfermé dans la cave de deux frères, Joshua et Basile qui le réduisent à leur merci. Ils l’appellent « le chien » et veulent le faire travailler comme un esclave.
Théo va-t-il survivre ? Va-t-il parvenir à s’enfuir ? Que vont lui faire les deux frères ?
Avis
> L’avis de C
Des noeuds d’acier, roman noir, roman d’horreur même, n’ayons pas peur des mots !
L’auteure nous entraine dans une véritable descente aux enfers, qui donne au lecteur au fil des pages des sueurs froides et le coeur qui palpite – je me rappelle avoir eu du mal à faire redescendre ma tension suite à la lecture d’une seule traite de ce roman, il fallait que je sache le sort que les deux frères réservaient au « chien ».
Ces deux frères, bien qu’unis dans cet asservissement et les tortures physiques et mentales qu’ils imposent, sont totalement différents. Leur cruauté est redoutable, l’auteure arrive à nous faire partager et ressentir la peur, le désespoir, les douleurs de Théo enfermé dans sa cave. On se projette, et les rebondissements sont autant de coups reçus en plein coeur.
Bravo ! Bravo Sandrine Collette pour ce roman si glauque. Mais il faut être clair : vous risquez de ne plus oser vous aventurer sur les chemins forestiers pendant quelques temps après cette lecture, car, après tout, on ne sait jamais ce qui nous attend au hasard d’un chemin !
A déconseiller aux âmes sensibles !
> L’avis de T
Dans sa construction même, ce roman est fort, parce qu’il n’est qu’enfermement. Enfermement de Théo dans la cave, enfermement des deux frères et de leurs complices dans une vie sans issue, enfermement dans la forêt, enfermement dans la bêtise et l’abrutissement. L’univers est clos, étroit, étriqué. C’est d’autant plus terrifiant pour Théo qu’il sort juste de prison – mais peut être est-ce aussi cela qui lui permet de supporter la situation ?
On respire mal, avec Théo, on espère avec lui, on a le coeur qui bat, on a presque peur d’entendre une porte claquer.
Ce n’est pas le style de livre que j’ai envie de lire tous les jours, mais il est terriblement efficace, et mérite d’être salué !
N.B : Si jamais vous voulez un petit avant goût de l’univers glauque & gore de ce roman, c’est par ici !!!
Le principe de deux avis pour un même roman m’emballe totalement ! Vous avez su me donner envie avec celui-ci, mais je vais attendre un peu pour me replonger directement dans le glauque 😂
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Pas d’urgence, normalement, Théo ne s’enfuira pas…
Merci pour ce gentil commentaire, il nous a semblé que l’idée de commenter « à quatre mains » permettrait d’être plus complet, et de balayer plus largement (les styles, les plaisirs de lecture…).
En tout cas, nous sommes ravis d’avoir pu te donner envie : une lecture partagée, c’est toujours un rayon de soleil :-))
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