« Il a fallu une heure pour me faire sortir de la remise. Michael et Glen et des amis de la famille avaient passé toute la nuit à me chercher. C’était Michael qui m’avait suivie, mais dans ma terreur je n’entendais que le commandant. Je suis restée pelotonnée dans ce recoin, à hurler, tandis que les hommes essayaient de m’approcher. C’était trop, se retrouver de nouveau dans une cage si petite, avec autant d’hommes regroupés autour de moi. Alors quelqu’un est allé chercher Lorraine. Elle a fait sortir les hommes et elle a fermé la porte. Nous n’étions plus que nous deux. Elle s’est agenouillée à côté de moi, elle a retiré mes bras d’au-dessus de ma tête. « Allons, allons », a-t-elle dit en détachant prudemment mes doigts de la cisaille. Elle m’a gentiment pris les mains. Elle m’a dit mon nom, et que j’avais un mari et un fils qui m’attendaient. Elle m’a dit que j’étais en sécurité et que j’étais aimée. Elle a répété ces choses encore et encore jusqu’à ce que je sois capable des les croire. »
Roxane Gay, Treize jours, Éditions Points, 2019, p. 356.
Étiquette : 2019
Historien à l’âge numérique
« La généralisation des PDF en mode image, sans que soient toujours conservés les documents maîtres, considérés comme de simples brouillons, se révèle en l’occurrence avoir des effets secondaires assez désastreux. »
Philippe Rygiel, Historien à l’âge numérique, Presses de l’Enssib, p. 93.
Bleu Calypso
« Je suis arrivé à la cabane, juste avant que les nuages ne se déchirent. Les gouttes épaisses de tout à l’heure avaient cédé la place à une averse diluvienne. J’ai rapatrié la chaise longue et mes pots de camélia sous la véranda. Le rideau de pluie est devenu si épais que je ne voyais plus l’étang. J’ai ressenti bientôt l’envie d’aller descendre une bière ou deux. Il n’y a pas mieux qu’une Coors pour profiter du spectacle de la nature, parfaitement à l’abri sous une véranda. »
Charles Aubert, Bleu Calypso, Slatkine & Cie, 2019, p. 108.
Une ville à cœur ouvert
« Dans la rue Akademicka, il y avait un café, le Sniégourochka, « la fille des neiges », composé de deux salles identiques dans deux immeubles mitoyens, où travaillaient des jumelles monozygotes aux cheveux violets. Elles servaient dans des soucoupes en métal les fameuses glaces plombières à la crème fraîche auxquelles on pouvait ajouter, selon son envie, de la confiture, du chocolat ou des noisettes. »
Zanna Sloniowska, Une ville à coeur ouvert, Éditions Points, 2019, p. 75.
L’or du chemin
« Tu sais, moi aussi, il m’arrive de parler à ma petite femme morte. Et tu sais ce qu’elle me dit ? « Sois heureux comme j’aimerais que tu sois heureux si j’étais là. Aime la vie, ton travail et le bon vin comme j’aimerais les aimer avec toi et donne-les à aimer autour de toi. » Ta Léonora aurait sans doute des mots plus raffinés, mais je suis sûr qu’elle pense pareil. »
Pauline de Préval, L’or du chemin, Éditions Albin Michel, 2019, p. 122.
Bonne année 2019 !

Les Ô Grimoiriens vous souhaitent une année 2019 pétillante, colorée, et pleine de belles découvertes. Nous essaierons, à notre façon, d’y participer, en continuant à vous faire nos retours sur les livres que nous lisons…
Et, pour ne pas perdre les bonnes habitudes, le premier billet de l’année, après celui-ci, sera rattaché à la rubrique « À travers livres »… sur un thème effervescent !
À très bientôt…
