« Et la mère avait tout compris, comme s’il s’en doutait, parce qu’à ce moment-là elle posa sur lui un regard de feu, haine et désespoir mêlés, un regard qui l’accusait définitivement – et elle murmura, comme si c’était lui, rien que lui, comme si tout était sa faute, la mer, la tempête et le malheur :
– Qui vas-tu laisser ? »
Sandrine Collette, Juste après la vague, Le Livre de Poche, 2019, p. 32.
Étiquette : Roman noir
Né d’aucune femme
« Les mots, ils me font sentir autrement, même enfermée dans cette chambre. Ils représentent la seule liberté à laquelle j’ai droit, une liberté qu’on peut pas me retirer, puisque personne, à part Génie, sait qu’ils existent. »
Franck Bouysse, Né d’aucune femme, La manufacture de livres, 2019, p. 233.
La vraie vie
« Le rapprochement entre mon père et mon frère renforçait mon sentiment d’isolement. Ma relation avec Gilles était foutue tant que je n’aurais pas changé le passé. Et je savais que je ne pouvais pas espérer de proximité avec mon père parce que j’étais une fille… »
Adeline Dieudonné, La vraie vie, L’Iconoclaste, 2018, p. 118.
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Trois jours et une vie
« – C’est Théo, finit-elle par dire.
Ça n’avait rien de surprenant.
– Il est jaloux, c’est tout.
– Oh non ! s’écria Émilie. C’est pas ça…
Elle baissait les yeux, mais au fond elle brûlait de dire la vérité à Antoine, qui n’eut pas beaucoup à insister.
– Il dit comme ça que c’est toi qui as vu Rémi en dernier et… »
Pierre Lemaitre, Trois jours et une vie, Le Livre de Poche, 2017, p. 95.
Bone
« Parfois, il ne voyait rien du tout, un vide étrange et inquiétant dans les yeux de ces hommes et de ces femmes affalés dans l’ombre des entrées d’immeubles, ou qui avançaient sur le trottoir en traînant les pieds, tels des zombies. Des dizaines d’ivrognes étaient étalés sur le bitume, certains vomissaient dans le caniveau. La rue de Bowery semblait bordée d’épaves humaines […]. »
George C. Chesbro, Bone, Rivages/Noir, p. 195, 1993.
Ô grimoire ! 