Policiers, Thrillers

Memory

Chronique de Memory, d’Arnaud Delalande.

« Elle dormait toujours aussi mal, embourbée dans des rêves frénétiques où son corps se ruait en avant pour fuit une menace invisible, atteindre un havre indéterminé, sans parvenir à avancer. Névrosée, comme tout le monde. Mais du contenu de ses rêves, souvent abrutie par l’alcool, elle ne se souvenait pas. Toujours cette impression de se regarder faire, d’être spectatrice de soi, presque atone – une distanciation qui, se disait-elle, était sans doute le moyen que trouvait sa conscience pour dominer son deuil. »

Arnaud Delalande, Memory, le cherche midi, 2020, p. 43.

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Policiers, Roman noir, Thrillers

La loi des hommes

Chronique de La loi des hommes, de Wendall Utroi.

« Les hommes sont lâches. Le cocher m’a expédiée sans un regard dans une ruelle des bas-fonds de la ville. Les boyaux de pavés grouillaient de mendiants, d’ouvriers tous aussi pauvres que moi. Ça sentait la misère, l’urine, les excréments, les relents d’alcool et de mauvais tabac. J’ai erré plusieurs jours, avec mon châle, mon baluchon et Timothy, emmitouflé dans un panier d’osier, avec ce qu’il me restait de nourriture. »

Wendall Utroi, La loi des hommes, Slatkine & Cie, 2020, p. 68.

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Policiers, Roman noir, Thrillers

L’artiste

Chronique de L’artiste, d’Antonin Varenne.

« Le cadavre était assis sur une chaise de la cuisine, face à la table, tête en arrière. Dans sa gorge s’ouvraient plusieurs petites bouches rouges, façon Rolling Stones. De la verrière, le soleil tombait avec un angle tendre sur le corps raide. Le parquet avait déjà absorbé l’eau, sauf sous la table où il fléchissait et formait une cuvette. La surface lumineuse de l’eau, mélangée à du sang, reflétait le mort et la table en une symétrie sépia et rosée. »

Antonin Varenne, L’artiste, Éditions Points, 2020, p. 38-39.

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Thrillers

Contagion

Chronique de Contagion, de Lawrence Wright.

« Trouver l’idée la plus absurde possible et voir si l’on pouvait persuader les gens de sa véracité était devenu un véritable sport. Quelqu’un proposa le terme « pizza au fromage » comme nom de code pour désigner la pédopornographie. John Podesta était un client régulier du Comet Ping Pong. La suite, on la connait. Même le conseiller à la Sécurité nationale de Trump avait tweeté que Podesta buvait du sang humain au cours de rituels sataniques et que Hillary Clinton avait des relations sexuelles avec des enfants, et tout cela dans le sous-sol du Comet Ping Pong. »

Lawrence Wright, Contagion, le cherche midi, 2020, p. 95.

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Aventures, Historiques, Thrillers

L’héritage Malone

Chronique de L’héritage Malone, de Steve Berry.

« Kenneth Layne n’avait rien d’un phénix, que ce soit au physique ou au mental. Grand, maigre, il avait hérité des cheveux couleur fauve de leur père et portait une moustache assortie. Il émanait de sa personne une inconsistance qui avait toujours horripilé Diane. Il tenait ce caractère flottant de leur mère, une femme placide et docile aussi dépourvue de convictions que de volonté. Par bonheur, elle-même avait échappé à cette médiocrité génétique. »

Steve Berry, L’héritage Malone, le cherche midi éditeur, 2017, p. 96.

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Policiers, Roman noir, Thrillers

Haine pour haine

Chronique de Haine pour haine, d’Eva Dolan.

« Les images haute résolution sur papier brillant montraient le cadavre en gros plan. Ça n’avait déjà pas été agréable à voir sur la scène de crime, dans l’obscurité, mais les flashs faisaient ressortir tous les détails, révélant la férocité absolue de l’attaque. Les traces de semelles sur la peau hâlée de l’homme, une paupière déchirée, une éclaboussure de cervelle, la vision abominable de sa colonne vertébrale qui faisait saillie d’un côté de la nuque. »

Eva Dolan, Haine pour haine, Éditions Points, 2020, p. 185.

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Policiers, Roman noir, Thrillers

De bonnes raisons de mourir

Chronique de De bonnes raisons de mourir, de Morgan Audic.

« Peut-être avait-elle finalement compris qu’elle ne pouvait pas le réparer. Les femmes aiment croire qu’elles peuvent changer les hommes. Les rendre meilleurs. Lui était un bel exemple de mâle fracturé. La mort de son père, de sa mère, le traumatisme de l’expulsion de Tchernobyl, la guerre en Tchétchénie, il en avait tant et tant, de plaies à panser. Elle avait cru que créer un foyer stable suffirait à apaiser son mal-être. Mais lui avait besoin de se frotter au mal pour avancer. »

Morgan Audic, De bonnes raisons de mourir, Le Livre de Poche, 2020, p. 57.

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Policiers, Thrillers

Cari Mora

Chronique de Cari Mora, de Thomas Harris.

« Hans-Peter est très fier de son système de liquéfaction. Il a dû débourser une coquette somme, ce procédé étant très recherché par les fervents écologistes soucieux d’éviter les émissions de gaz carbonique produites par la crémation. La méthode liquide n’a aucun impact sur l’environnement, et ne laisse d’ailleurs aucune trace : si une fille se révèle décevante, Hans-Peter peut se débarrasser d’elle d’un simple coup de chasse d’eau, et ce sans polluer la nappe phréatique. »

Thomas Harris, Cari Mora, Le Livre de Poche, 2020, p. 24.

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Policiers, Psychologique, Thrillers

L’empathie

Chronique de L’empathie, de Antoine Renand.

« Je suis pour ma part spécialisé dans les violeurs en série mais je les inclus dans un cheminement psychique semblable à celui des serial killers. Beaucoup de tueurs en série ont commencé par violer, puis ont tué pour ne pas laisser derrière eux une victime susceptible de les identifier. Ensuite ils ont pris goût au meurtre, à la mise à mort, au sentiment de domination sur un autre être humain au point d’y devenir addict et que ça représente pour eux le comble du plaisir. »

Antoine Renand, L’empathie, Éditions Pocket, 2020, p. 188.

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Policiers, Roman noir, Thrillers

Octobre

Chronique de Octobre, de Soren Sveistrup.

« Avant d’aller jusqu’au bout de sa pensée, il perçoit un mouvement derrière lui, du côté du placard, et reçoit un premier coup sur la tête, suivi de plusieurs autres. Il fait tomber la lampe torche, des rais de lumière strient le plafond, qui se divise en une multitude d’images, comme lorsqu’on regarde dans un kaléïdoscope, tandis que les coups continuent de pleuvoir sur son visage et emplissent sa bouche de sang. »

Soren Sveistrup, Octobre, Le Livre de Poche, 2020, p. 282.

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