Chronique de La poudrière, de Jean-Michel Décugis, Pauline Guéna & Marc Leplongeon.
« On sait désormais que l’ultra-droite a des relais sur tout le territoire, capables d’accéder à des informations de nature à mettre nos institutions en péril, et de les faire mousser sur les réseaux sociaux pour leur donner la plus grande audience possible. La mèche n’est pas encore allumée, mais la poudre est prête.
Jean-Michel Décugis, Pauline Guéna & Marc Leplongeon, La poudrière, Éditions Grasset, 2020, p. 124.
Chronique de Dans la tête de Sherlock Holmes – 1/2, de Cyril Lieron et Benoît Dahan.
« Eh bien, cher Dr Fowler, voici ce qui vous est arrivé cette nuit… Sans que vous en ayez souvenir, après vous être couché, vous vous êtes relevé et êtes sorti en pleine rue sans prendre la peine de vous vêtir. Vous êtes monté à bord d’un attelage, de type town coach antérieur à 1850, partageant le trajet avec au moins une autre personne : une femme portant de délicates pantoufles roses. Elle-même devait se trouver dans un état second pour ne pas remarquer votre « emprunt ». »
Cyril Lieron et Benoît Dahan, Dans la tête de Sherlock Holmes – 1/2, Éditions Ankama, 2019.
« Amandine garde la pause verticale, le dos et la nuque droits. Elle parle. Elle a rien raconté à son compagnon. Impossible à dire pour elle, impossible à entendre pour lui. La honte a dépassé la gêne. La honte en dedans, si crasse et si vacharde qu’elle s’est tue, et couchée seule, tôt, sans dormir, sans rêver à rien. Elle me serre le bras. Tout me revient de ses confidences de la veille. Son récit de l’entrevue, précis, détaillé, entier. »
Gilles Verdet, L’Arrangement, Éditions In8, 2023, p. 19.
Chronique de La détresse des roses, de Jack Jakoli.
« La peur s’amusait à faire des allers-retours le long de la colonne de Mimi. Elle l’obnubilait, accaparant toutes ses pensées. Les conversations, les conneries, les invectives, les piaillements, les rires qui résonnaient dans la salle du Comté ne formaient plus qu’un bourdonnement indistinct en toile de fond. »
Jack Jakoli, La détresse des roses, Hugo Publishing, 2023, p. 197.
Chronique de La Pierre jaune, de Geoffrey Le Guilcher.
« Éléonore m’a dit : « Pour la douche, c’est trois-quatre minutes max par personne, sinon y a plus d’eau chaude pour tout le monde. Et si tu peux éviter de te laver tous les jours, c’est cool. » Et puis quoi encore ? Je vis avec des anars persuadés d’être en avance sur leur époque et je reçois toute la journée des injonctions qui pourraient sortir de la bouche de ma grand-mère. Fais pas ci, fais pas ça, lâche ton smartphone, n’utilise pas cette insulte tu vas blesser untel, ne mange plus d’animaux, ne t’attarde pas sous la douche… »
Geoffrey Le Guilcher, La Pierre jaune, Folio SF, 2022, p. 53.
Une nouvelle fois, Ô Grimoire est à Quais du Polar. Et, cette année, le climat est changeant, du soleil à la pluie, sans intermédiaires.
Pas mal de monde dès vendredi matin, mais, comme d’habitude, les auteurs sont sympas, ouverts, prêts à discuter, ce qui est extrêmement agréable. Évidemment, les plus connus sont attendus avec impatience, et les files d’attente peuvent être longues. Mais, dans l’ensemble, ils sont très abordables !
Nous avons effectué une bonne moisson de nouveaux livres, qui ont donc rejoint nos PAL respectives. Nous repartons avec le dernier livre de Nicolas Feuz, Les larmes du lagon, deux livres de Claire Favan, Le tueur intime et La chair de sa chair, de Peter Farris, Le diable en personne, d’Abir Mukherjee, L’attaque du Calcutta-Darjeeling, de Pauline Guéna, Jean-Michel Decugis et Marc Leplongeon, La poudrière.
Et puis, au coin d’une table, un auteur que nous ne connaissons pas, mais qui nous intéresse à son livre, L’affaire de l’île Barbe, consacré à Lacassagne, le fondateur de la médecine légale. Un ancien thanatopracteur devenu écrivain. Une découverte dont nous vous reparlerons, naturellement.
Nous avons également profité de notre passage à Lyon pour faire un petit tour au Bal des Ardents, à la librairie Passages, mais également chez Gibert. Des fois que nous aurions manqué de livres…
Bref, comme chaque année, une petite escapade, occasion de se vider la tête… Merci, Quais du Polar !
Chronique que Des meurtres pour lâcher prise, de Karsten Dusse.
« Je mis mon portable dans la boîte à gants et descendis de voiture. J’allais courir de façon très rétrograde. Sans porter de montre. Sans pulsomètre. Ni bracelet mesurant et enregistrant mes fonctions vitales. Je ne manquais pas pour autant d’informations. Bien au contraire. Quand je courais, la dernière chose dont j’avais besoin, c’était d’un apport de données supplémentaire. Je portais ma tête. Qui contenait déjà un nombre d’informations plus que suffisant. »
Karsten Dusse, Des meurtres pour lâcher prise, le cherche midi, 2023, p. 359.
Chronique de Comme un diamant dans ma mémoire, de Guy Gavriel Kay.
« Elle avait tué Uberto de Mylasie d’un baiser, se rappela Jelena une fois seule. Elle éteignit le feu de la salle de soin. Toute sa vie, elle s’était définie comme une rebelle. Elle avait décidé de trouver une autre voie que pourrait emprunter une femme dans le monde. Celle qui venait de s’en aller avait opéré le même choix. »
Guy Gavriel Kay, Comme un diamant dans ma mémoire, Librairie l’Atalante, 2023, p. 133.