Roman noir, Thrillers

Iboga

Chronique de Iboga, de Christian Blanchard.

« Cette nuit, j’ai mal dormi.

Max est revenu à plusieurs reprises. Je l’ai repoussé comme je l’ai pu. Il n’a pas changé. Toujours le même. Pas vieilli. Son corps a disparu mais son âme est toujours présente. Elle me suit, me hante… ne me quittera jamais. Plus qu’un souvenir, je la sens à mes côtés. Il faudrait peu de choses pour qu’elle se matérialise, qu’elle reprenne son corps d’origine. »

Christian Blanchard, Iboga, Éditions Points, 2019, p. 104-105.

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Fable, Roman

Le Salon

Chronique de Le Salon, d’Oscar Lalo.

« Ma tanière, c’est la chambre où j’ai grandi et où je ne grandis plus depuis mes quatorze ans, depuis le décès de ma mère. « N’aie crainte, je veillerai à ce qu’il ne t’arrive rien », m’a consolé mon père. Il y a si bien veillé qu’il ne m’est jamais rien arrivé. Quand j’ai voulu quitter mon père : « S’il t’arrive quelque chose, je ne m’en remettrai pas ! » Quand j’ai voulu étudier aux États-Unis : « L’Amérique est un pays où tout peut arriver. » Quand j’ai voulu faire médecine : « C’est trop dur, tu n’y arriveras pas. » L’amour de mon père m’a émasculé. Pour preuve, aussi invraisemblable que cela paraisse, à trente-neuf ans, je n’ai jamais eu de relations sexuelles. »

Oscar Lalo, Le Salon, Éditions Plon, 2022, p. 28.

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Anticipation, Drame, Dystopie

Le calendrier de l’après

Chronique de Le calendrier de l’après, de Nicolas Feuz.

« L’œil rouge du drone fixait Alexis. L’engin faisait du sur place à deux mètres de lui, à la hauteur de son visage, comme pour le défier en combat singulier. Si le canon se mettait à tirer, l’élu savait qu’il n’avait aucune chance. Il se souvenait de l’homme qui avait pris Adélaïde en otage. L’ADS l’avait aussitôt neutralisé. »

Nicolas Feuz, Le calendrier de l’après, Slatkine & Cie, 2020, p. 69.

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Nouvelle

Le bruit du rêve contre la vitre

Chronique de Le bruit du rêve contre la vitre, d’Axel Sénéquier.

« Ce pauvre type intubé et qui respire grâce à une machine va mourir très prochainement. Il ne le sait pas encore, c’est malheureux. C’est à la fois moi et quelqu’un d’autre. Je devrais avoir mal, avoir peur, être triste. Je ne ressens rien de tout cela. »

Axel Sénéquier, Le bruit du rêve contre la vitre, Éditions Quadrature, 2021, p. 80.

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Conte, Fantastiques, Roman

De profundis

Chronique de De profundis, d’Emmanuelle Pirotte.

« Qu’est-ce que cet amour maternel dont tout le monde parlait, consumant, aveugle, inconditionnel, infini ? Toutes les mères doivent éprouver ce sentiment, paraît-il, et en être transfigurées. Mères, pour toujours et à jamais. Roxanne est dénaturée. Quelque chose en elle ne s’est pas produit à la naissance de Stella, alors que l’infirmière la couchait sur son ventre. Le visage chiffonné, les mains fripées et tendues vers le vide ne l’avaient pas émue. »

Emmanuelle Pirotte, De profundis, le cherche midi, 2016, p. 124.

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Drame, Roman, Thrillers

Tempête Yonna

Chronique de Tempête Yonna, de Cyril Herry.

« Il y aurait eu de quoi écrire un livre, sans le moindre doute, au sujet de Braconne, mais qui donc serait parvenu à le lire jusqu’au bout, hormis ceux qui avaient vécu là ? Il n’y aurait sûrement pas eu grand-chose de palpitant à découvrir au fil des pages. Rien de bien remarquable. Des anecdotes, un peu d’amour, de la rancœur, beaucoup d’orgueil. Rien de moins ordinaire et d’humain. C’était un village qu’on oubliait aussitôt après l’avoir traversé. Pour quelle raison l’avait-on fait, d’ailleurs ? Sans doute était-ce une erreur d’itinéraire. Un moment d’inattention. Du temps perdu.

Il n’y avait rien à voir à Braconne.

Yonna et Saul l’avaient tout de suite compris : il y avait tout à y faire. »

Cyril Herry, Tempête Yonna, Éditions In8, 2021, p. 23.

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Roman

Tristan

« Un sentier de terre serpente entre les petites parcelles et les massifs de plantes grasses. Du linge ondule, gonflé par le vent, ombrageant par intermittence le blanc cru des façades et les murets de basalte qui ceinturent les maisons. Au fur et à mesure que je marche, j’ai l’impression d’entrer dans un conte, de parcourir un dessin, comme si tout ce qui m’entourait était à la fois bien réel et complètement illusoire. »

Clarence Boulay, Tristan, Éditions Points, 2019, p. 38.

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