« Après trente-sept années, les Enfants de Freyja allaient à nouveau se réunir. Elle ne se réjouissait pas des circonstances dans lesquelles cette rencontre aurait lieu, mais, au fond d’elle, elle savait que les rituels vikings lui avaient manqué pendant toutes ces années. Ce clan avait été une sorte de famille, un point de repère dans une vie laborieuse. Même s’ils ne se connaissaient pas personnellement ou peut-être justement parce que les membres n’étaient lors de leurs cérémonies que des individus avec un pseudonyme, un prénom viking, ils endossaient à ce moment-là un rôle communautaire. Se cacher derrière un masque ajoutait au mystère. »
Marc Voltenauer, L’aigle de sang, Slatkine & Cie, 2019, p. 189.
Catégorie : Thrillers
37 fois
« Il assaisonnera alors les petits légumes de vinaigrette citronnée. Puis il disposera quelques pousses de pois gourmands dans chaque assiette avant d’éparpiller le reste des éléments de manière faussement aléatoire. Quand Patrick compose une salade, il a toujours l’impression d’être Jackson Pollock laissant goutter son pinceau sur la toile. »
Christopher J. Yates, 37 fois, le cherche-midi éditeur, 2019, p. 53.
Bleu Calypso
« Je suis arrivé à la cabane, juste avant que les nuages ne se déchirent. Les gouttes épaisses de tout à l’heure avaient cédé la place à une averse diluvienne. J’ai rapatrié la chaise longue et mes pots de camélia sous la véranda. Le rideau de pluie est devenu si épais que je ne voyais plus l’étang. J’ai ressenti bientôt l’envie d’aller descendre une bière ou deux. Il n’y a pas mieux qu’une Coors pour profiter du spectacle de la nature, parfaitement à l’abri sous une véranda. »
Charles Aubert, Bleu Calypso, Slatkine & Cie, 2019, p. 108.
Blue Velasquez
« Le système de vol des œuvres d’art est bien rôdé par le personnel du musée du Jeu de Paume, du moins d’une partie d’entre eux. Non seulement les employés qui s’y adonnent se font de jolis pactoles, mais de plus, ils n’ont pas l’impression de faire quelque chose d’illégal. En même ils font acte civique, en dérobant aux Allemands des objets qu’ils ont eux-mêmes volés à leurs compatriotes. Au passage, une petite gratification pour service rendu ne fait pas de mal, en cette période où chacun cherche à survivre… »
Marc Welinski, Blue Velasquez, Éditions Daphnis et Chloé, 2015, p. 185.
Mission Buthacus
« Bayo n’avait pas peur. Il était tourmenté par une seule chose : il allait faire quelque chose de malhonnête. Il cherchait toutes les raisons possibles pour excuser son forfait. Obi, lui, avait dit plusieurs fois que les marins ne s’apercevraient de leur présence. Il suffisait d’accoster le navire pendant la nuit, d’ouvrir un conteneur, de se servir, puis de repartir aussitôt. Ils resteraient à peine cinq minutes sur le pont. »
François Morizur, Mission Buthacus, Éditions Pierre de Taillac, 2016, p. 89.
Rituels
« L’espace d’un court instant, Adi aperçut le monstre. Elle savait pertinemment que ce n’était qu’un homme portant un masque à gaz et des lunettes de vision nocturne, mais toute logique vola en éclats lorsqu’elle vit de ses yeux troubles la créature masquer se muer en un véritable monstre, des cornes se déployant sur son crâne, des griffes jaillissant au bout de ses doigts. »
Ellison Cooper, Rituels, le cherche midi, 2018, p. 265.
Horrora borealis
« Face à ce chaos, un jeune chanteur du groupe Michigang voulut bondir sur Walker pour tenter de le maîtriser. Mal lui en prit de vouloir jouer les héros. Le canon fumant se retourna contre lui et un nouveau coup de feu claqua. Le projectile atteignit sa cible au front, traversa le crâne, fit voler la casquette et pulvérisa les chairs, les os et la matière cérébrale, avant de se perdre dans le néant. »
Nicolas Feuz, Horrora borealis, Le livre de poche, 2018, p. 127-128.
Le miroir des âmes
« Visqueux, le verre en fusion coula lentement au fond de la gorge ouverte en entonnoir. La silice fondue à mille cinq-cent degrés brûla tout sur son passage. Les lèvres, les dents, la langue, le palais, la trachée. Les chairs grésillèrent. Une odeur de viande carbonisée s’installa. »
Nicolas Feuz, Le miroir des âmes, Slatkine & Cie, 2018, p. 11.
La bombe d’Alger
« Amzou s’activa, il fallait faire les deux autres chambres. Il fut tenté de passer par la porte intérieure dont il avait aussi le passe, mais son expérience l’en empêcha. Peut-être que l’homme qui l’occupait était revenu. Il sortit, faisant mine d’être un employé de ménage. Quelqu’un montait l’escalier. Amzou s’avança vers l’escalier et l’aperçut : c’était lui, l’homme de la chambre. »
Marc Bowman, La bombe d’Alger, Éditions Pierre de Taillac, 2018, p. 118.
Crotales
« Cette fille était parfaite ! Il visualisait déjà les dégâts laissés par la balle sur son visage de porcelaine, il pouvait voir son corps agité de convulsions dans la poussière, ses seins se soulever et ses lèvres charnues, qui libéraient un dernier souffle. Fasciné par les images, Tim gémissait. Un feu infernal lui dévorait le ventre et le sexe. »
Jean-Luc Bizien, Crotales, Les Éditions du Toucan, 2017, p. 421.
