Roman, Roman noir

Dynamique du chaos

Chronique de Dynamique du chaos, de Ghislain Gilberti.

« Ce côté narcissique et égocentrique est typique de cette génération vide et creuse qu’est la mienne, la Génération Nada. Une belle tripotée de branleurs qui traînent et entretiennent la plus profonde médiocrité intellectuelle que le monde ait jamais connu depuis le Moyen Âge. Nombrilisme acharné, fanatique. Partisans du Moi suprême et souverain absolu. Complaisance dans l’ignorance et la facilité… Voici le tableau navrant de la nouvelle engeance qui vient prendre la relève. »

Ghislain Gilberti, Dynamique du chaos, La Mécanique Générale Éditions, 2017, p. 122-123.

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Policiers, Roman noir, Thrillers

Les démoniaques

Chronique de Les démoniaques, de Mattias Köping.

« Ils reprennent en chœur :

« Joyeux anniversaire, salope ! Joyeux anniversaire, salope ! Joyeux anniversaire, salope ! Joyeux anniversaire ! »

Ils l’ont encerclée, hilares, à poil. Ils sont tous là, son père, son oncle, Simplet, Waldberg, Delveau, Beloncle. Elle est à quatre pattes au milieu de la meute, fragile et nue, déchirée de sanglots. Son père la maintient par les cheveux. Elle s’appelle Kimy. Ce soir, on fête ses quinze ans. »

Mattias Köping, Les démoniaques, La mécanique générale, 2016, p. 9.

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Policiers, Roman noir

Par les rafales

Chronique de Par les rafales, de Valentine Imhof.

« Une femme toute écrite, un femme-livre, tout droit sorti d’une BD de Bilal, couverte d’un texte dense, calligraphié en lettres minuscules, à la manière d’un manuscrit médiéval, sans ponctuation, ni apostrophe, ni accent, un texte dont on ne peut distinguer ni le début ni la fin, qui serpente en une ligne têtue sur tout le haut de son corps, sur ses fesses et sur ses cuisses. »

Valentine Imhof, Par les rafales, Éditions du Rouergue, 2019, p. 76.

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Roman

La Sainte Touche

Chronique de La Sainte Touche, de Djamel Cherigui.

« La nuit c’est un délire à part. C’est le moment où les cafards sortent de leurs trous. Y a plus de gens normaux dans les rues, y a que des marginaux, des alcooliques des flemmards, des chômeurs. Des mecs qui tournent en rond, qui savent pas quoi faire de leur temps, qui n’ont nulle part où aller. Des rats échappés de leurs cages. La nuit, elle te prend aux tripes, elle te pousse à faire des trucs de cinglés, c’est le royaume de la démesure, le crépuscule de la raison. »

Djamel Cherigui, La Sainte Touche, Éditions Jean-Claude Lattès, 2021, p. 36.

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Psychologique, Roman, Romance

Radical

Chronique de Radical, de Tom Connan. 

« Personne va venir t’assassiner, hein, et puis il faut avoir un peu d’honneur, merde, je ne sais pas, tu détestes quand même pas ton pays au point de fermer ta gueule, alors qu’il devient un trou remplis de vomi ! On t’a déjà mis la tête dans les chiottes ? Non ? Moi oui, des chiottes publics, dans lesquels des gens avaient chié juste avant, et qui à ton avis ? Hein ? Qui ? Regarde-moi au lieu de faire le fier ! Pas Madame Michu ! Non non non ! Pas Monsieur Dupont, libraire à la retraite à Menton, ni Mademoiselle Laporte, étudiante en bio à Nantes ! Des bougnoules ! Voilà ! C’était des putains de crouilles qui m’ont fait ça ! »

Tom Connan, Radical, Éditions Albin Michel, 2020, p. 233.
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Policiers, Roman noir

Mascarade

Chronique de Mascarade, de Ray Celestin.

« J’étais en train de traverser la boue pour aller au radeau quand j’ai vu la Cadillac arrêtée au milieu du pont. Le moteur était coupé et les lumières éteintes. J’ai trouvé ça bizarre, alors je me suis arrêté pour regarder. Et pis il y a deux types qui sont descendus de la bagnole et ils ont sorti un corps du coffre, une négresse, pas mal du tout. Elle était à poil. Juste, ils lui avaient mis des cordes autour avec une pierre ou quelque chose comme ça d’attaché. Ils l’ont balancée sur le côté, ils ont regardé un peu et puis ils sont remontés dans leur caisse et ils se sont barrés. En tout, ça a pas pris une minute. »

Ray Celestin, Mascarade, le cherche midi éditeur, 2017, p. 259.

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Policiers, Roman noir, Thrillers

Le couteau

Chronique de Le couteau, de Jo Nesbo.

« Quand nous nous sommes couchés ce soir-là, Rakel s’est collée contre moi et m’a dit qu’elle m’aimait, et que notre amour était comme ce système racinaire. Les arbres pouvaient pourrir, la foudre pouvait s’abattre sur eux, nous pouvions nous disputer, je pouvais me remettre à boire, mais ce qui était sous la terre, ni nous ni quiconque ne pouvait y toucher, ce serait toujours là et il y aurait toujours un nouvel arbre qui pousserait. »

Jo Nesbo, Le couteau, Éditions Gallimard, 2019, p. 343.

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Drame, Roman

Le triomphe de Thomas Zins

« … il n’envisage pas de vivre plus longtemps sans posséder la fameuse pièce d’identité qui autorise un adulte à s’asseoir au volant d’un véhicule automobile, puis à tourner la clé de contact pour démarrer le moteur avant de desserrer le frein à main, d’appuyer sur la pédale de débrayage, d’enclencher la première vitesse, puis d’exercer une légère pression du pied droit sur l’accélérateur tandis que du gauche on embraye, série d’opérations grâce à quoi l’on conduit sur la route une voiture d’un point à un autre… »

Matthieu Jung, Le triomphe de Thomas Zins, Éditions Points, 2018, p. 807.

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Roman, Roman noir

Un bon jour pour mourir

« Malgré la fatigue du voyage, quand nous étions arrivés à Douglas, nous avions continué sur Agua Prieta sans même prendre le temps de manger. Et nous avions avalé une demi-douzaine de margharitas chacun, sauf Sylvia qui en avait tout de même bu trois avant le dîner. Il était alors près de minuit et nous étions tous super-excités. Tim avait avalé quelques pilules et nous avions laissé un mexicain nous guider vers le bordel sans dire à Sylvia où nous allions. »

Jim Harrison, Un bon jour pour mourir, Éditions Robert Laffont, 1985, p. 78.

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Aventures, Drame

Nous rêvions juste de liberté

« J’ai fait mine de sourire, mais en vrai j’en menais pas bien large. Freddy, il me fascinait, sûr, mais je savais aussi qu’il était quand même pas mal dangereux, dans sa tête. Capable de tout. J’ai avalé ma salive, j’ai mis le foulard sur mes yeux et je l’ai noué derrière ma tête. »

Henri Loevenbruck, Nous rêvions juste de liberté, Éditions J’ai Lu, 2017, p. 40.

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